Afrique australe: la sécheresse liée à El Niño plus qu'au changement climatique
TVA Nouvelles
La grave sécheresse en Afrique australe, qui a durement frappé les récoltes et plongé des millions de personnes dans la faim, est principalement due au phénomène El Niño plutôt qu'aux effets du changement climatique, selon une étude jeudi du World Weather Attribution (WWA).
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Des études à travers le monde ont démontré que nombre de phénomènes météorologiques extrêmes sont dus à une combinaison du changement climatique et d'El Niño, explique Joyce Kimutai, chercheur à l'Institut Grantham sur le changement climatique et l'environnement de l'Imperial College de Londres, cité dans l'étude.
«La sécheresse en Afrique australe semble être un exemple plus rare d'un événement alimenté principalement par El Niño», souligne-t-il.
L'étude de WWA, réseau international de scientifiques qui évalue le lien entre événements météorologiques extrêmes et dérèglement climatique, inclue le Zimbabwe, le Botswana, la Zambie et le Mozambique.
Les chercheurs ont analysé les données météorologiques pour la période allant de décembre 2023 à février 2024, au pic de la saison humide dans la région, constatant que les pluies ont augmenté malgré le réchauffement.
Mais le niveau de précipitations effectives, qui contribuent notamment à recharger les nappes souterraines, est resté au même niveau vraisemblablement à cause de températures plus élevées entraînant une plus grande évaporation.
Par ailleurs, El Niño, qui a débuté mi-2023 et pourrait durer jusqu'au mois de mai, a accentué la probabilité de sécheresses sévères.