Afghanistan : l’EI pourrait attaquer les États-Unis dans 6 mois, selon le Pentagone
Radio-Canada
Les services de renseignement américains estiment que l'antenne du groupe armé État islamique (EI) en Afghanistan pourrait être en mesure d'attaquer les États-Unis dans six mois déjà, et qu'elle a l'intention de le faire, a déclaré mardi au Congrès américain un haut représentant du Pentagone.
Ces commentaires de Colin Kahl, sous-secrétaire des politiques du département de la Défense, viennent rappeler que l'Afghanistan pourrait toujours représenter une menace sécuritaire importante pour les États-Unis, dont l'intervention militaire lancée en 2001 a pris fin en août sur un revers.
Les talibans, revenus au pouvoir à Kaboul à la faveur d'une offensive éclair à travers le pays, sont des ennemis de l'EIgroupe armé État islamique, qui a revendiqué plusieurs attentats et attaques depuis le retrait de l'armée américaine et des troupes occidentales le 31 août.
S'exprimant lors d'une audition devant la commission sénatoriale des Services armés, Colin Kahl a déclaré qu'il était pour l'heure toujours impossible de déterminer si les talibans avaient les capacités de lutter avec efficacité contre l'EIgroupe armé État islamique depuis le départ de l'armée américaine. Les États-Unis combattaient à la fois les talibans et des groupes comme l'EIgroupe armé État islamique et Al-Qaïda.
C'est notre analyse que les talibans et l'ISIS-K [l'antenne de l'EIgroupe armé État islamique en Afghanistan, NDLR] sont des ennemis mortels. Donc, les talibans sont très motivés par l'idée de combattre l'ISIS-K. Leur capacité à le faire reste à déterminer, a dit le haut représentant du Pentagone, selon qui l'EIgroupe armé État islamique disposait de plusieurs milliers de combattants.
À Kaboul, le ministre intérimaire des Affaires étrangères Amir Khan Muttaqi a déclaré que le gouvernement taliban répondrait à la menace représentée par l'EIgroupe armé État islamique; il a ajouté que l'Afghanistan n'autoriserait pas que des groupes y préparent des attaques contre d'autres pays.
Colin Kahl a estimé que le problème représenté par Al-Qaïda en Afghanistan était plus complexe, du fait des liens du groupe avec les talibans. Ce sont ces liens qui ont poussé Washington à lancer son intervention militaire en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, perpétrés par Al-Qaïda, dont les chefs étaient abrités par les talibans.