Affaire Pegasus : Washington ajoute la firme israélienne NSO à sa liste noire
Radio-Canada
Washington a annoncé mercredi avoir ajouté NSO Group, la société israélienne qui fabrique le logiciel d'espionnage Pegasus, à sa liste des entreprises interdites parce qu'elles constituent une menace pour la sécurité nationale des États-Unis; une décision dénoncée à Tel-Aviv.
NSO s'est retrouvé sous les projecteurs cet été après des enquêtes, publiées par un consortium de 17 médias internationaux, révélant que Pegasus aurait permis d'espionner les numéros de journalistes, hommes politiques, militants ou chefs d'entreprises de différents pays, y compris le président français Emmanuel Macron.
Ces programmes informatiques ont permis à des gouvernements étrangers de faire de la répression au-delà de leurs frontières [...] pour réduire au silence toute voix dissonante, ont souligné les autorités américaines dans un communiqué.
Le groupe israélien s'est dit consterné par cette décision et a l'intention de la faire annuler, a déclaré dans un message à l'AFP un porte-parole de cette société basée en banlieue de Tel-Aviv.
Selon lui, NSO dispose d'une charte éthique rigoureuse basée sur les valeurs américaines.
Une fois installé dans un téléphone mobile, Pegasus permet d'espionner son utilisateur, accédant à ses messageries, à ses données, ou activant l'appareil à distance pour capter son ou image.
Les États-Unis sont déterminés à utiliser de manière incisive le contrôle des exportations pour responsabiliser les entreprises qui développent, commercialisent ou utilisent des technologies à des fins malveillantes, qui menacent la cybersécurité des membres de la société civile ou du gouvernement, des dissidents, et d'organisations basées ici et à l'étranger, a déclaré la ministre Gina Raimondo.
Le département a aussi ajouté une autre société israélienne (Candiru), une société russe (Positive Technologies) et une société singapourienne (Computer Security Initiative Consultancy PTE) à cette liste noire qui restreint les échanges commerciaux avec les firmes concernées.
Les États-Unis sont un grand allié d'Israël. Mais le président américain Joe Biden a indiqué que le respect des droits de la personne serait au cœur de sa politique étrangère, et travaille donc à mettre fin à la prolifération des outils numériques utilisés à des fins de répression, d'après un communiqué du département d'État.