Affaire Carpentier : un criant manque d’effectifs en plein été
Radio-Canada
La période des vacances estivales a grandement contribué au manque d'effectifs les 9 et 10 juillet 2020, alors que Norah, Romy et Martin Carpentier étaient activement recherchés.
C'est ce qui est ressorti de cette récente journée d'enquête publique sur la mort de deux jeunes filles.
Durant la période d’été avec les vacances, si en plus on vient mêler à tout ça d’autres événements, c’est sûr qu’il ne faut pas se perdre, indique l'officier retraité Dany Boulianne qui était chef du poste de commandement des mesures d’urgence en juillet 2020.
M. Boulianne est entré officiellement en scène le 10 juillet en fin d’après-midi à Saint-Apollinaire. Fort de son expérience en recherche, il a joué un rôle d’agent de liaison avec les équipes chargées de l'enquête.
Sur les 51 policiers du module d’intervention spécialisé en recherche, seuls 22 étaient disponibles sur l’ensemble du territoire du Québec. Les autres étaient en vacances, en congé de maladie ou affectés à d’autres tâches. De ce nombre, neuf pouvaient se rendre à Saint-Apollinaire, les autres étaient à Alma avec le premier ministre Legault, ou à Natashquan pour une intervention au sein d'une communauté autochtone.
Lors de l’affaire Carpentier, le lieutenant Claude St-Germain avait la responsabilité à l'échelle provinciale de trouver des policiers spécialisés en recherche. Malgré le peu d’effectifs en place, il n’a pas envisagé de se tourner vers l'Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS). Quand je comprends qu’on s’en va vers [un événement] criminel, on ne va pas les prioriser, a-t-il dit mardi.
L’aide de l’AQBRS a toutefois été acceptée le 10 juillet. L’association a offert sept effectifs, mais M. St-Germain n'en a requis que quatre pour aider au porte-à-porte et à d'autres tâches qui n'impliquaient pas de recherche plus risquée en forêt. Il faut prendre le temps de les gérer, on est dans une situation criminelle.
Alors que la situation était exceptionnelle, n’aurait-il pas été de mise d’aller chercher des renforts auprès du Service de police de la Ville de Québec? Cette question a été posée à quelques reprises lors des contre-interrogatoires des lieutenants St-Germain et Boulianne.
En aucun moment vous n’avez eu l'idée d’appeler le SPVQ?, a demandé le coroner Luc Malouin. Je n’ai pas eu ce réflexe-là, a répondu Claude St-Germain.