Affaire Carpentier : Geneviève Guilbault renvoie la balle à la SQ
Radio-Canada
Cinq jours après les révélations d’Enquête au sujet de l’affaire Carpentier, la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault a admis mardi que le reportage soulevait des questions « évidentes » et « importantes » sur l’opération de recherche et a enjoint la Sûreté du Québec de se « rendre disponible » afin d’y répondre.
Talonnée par l’opposition, Geneviève Guilbault a esquivé un barrage de questions sur le sujet, renvoyant plutôt la balle au corps de police provinciale, qui est finalement sorti de son mutisme, mardi.
Je réponds à la partie des questions qui concernent la responsabilité gouvernementale, mais la Sûreté du QuébecSQ est la mieux placée pour répondre de tout ce qui touche l'organisation du travail, la structure d'enquête, les techniques d'enquête, etc. a-t-elle répondu au député Jean Rousselle, le porte-parole du Parti libéral en matière de sécurité routière.
De son côté, la Sûreté du Québec n’a pas voulu commenter les ratés de l’opération de recherche mis en lumière par le reportage d’Enquête, parce qu’elle estime s’être déjà expliquée sur le sujet au cours de l’enquête de la coroner Sophie Régnière et parce qu’il y a toujours possibilité de poursuites judiciaires dans ce dossier.
Malgré l’abolition de ses unités d’urgence permanentes en 2019, le corps de police maintient toutefois pouvoir assurer la sécurité du public sur l’entièreté du territoire québécois.
En aucun temps, on va me faire dire qu’il manque de monde à la Sûreté du Québec pour réaliser les missions qu’on a à réaliser. Tous les dossiers sont différents les uns des autres et évoluent dans le temps, selon différents paramètres, que ce soit les informations qu'on trouve sur les lieux, les informations du public, les informations qu’on reçoit des familles, l’apport de nos spécialistes, a estimé le directeur des communications Patrice Cardinal.
Le porte-parole de la Sûreté du Québec a toutefois admis que ces mêmes effectifs se retrouvent parfois réduits à certaines périodes névralgiques de l’année.
« Bien sûr qu’il y a des périodes dans l’année, les périodes estivales, qui font en sorte qu’il y a peut-être un peu moins de gens disponibles. »
Deux séances de débreffages — une opérationnelle et l’autre exécutive — ont suivi l’opération de recherche des Carpentier. Des leçons en ont été tirées, affirme Patrice Cardinal. Depuis, et après avoir été interpellée par Radio-Canada, la Sûreté du Québec a affiché un troisième coordonnateur de recherche. Un plan d’opération de recherche datant des années 70 est également en phase d’être révisé.