
Adopter un mustang pour 25 $
Radio-Canada
Qui n’a pas rêvé un jour d’aller voir dans leur habitat naturel les mustangs, ces chevaux sauvages symboles de l’Amérique? Or, non seulement ils sont très nombreux, plus qu'on ne l'imagine, à vivre en liberté dans une dizaine d’États de l'Ouest, mais en plus, le gouvernement fédéral américain les offre en adoption à quiconque peut s’en occuper, pour la modique somme de 25 $.
Lorsqu’elle embarque dans son véhicule tout-terrain américain, Nancy Cerroni écoute une de ses chansons favorites, La Primera, du chanteur country canadien Ian Tyson. La Primera, une chanson au tempo mélancolique qui raconte l’arrivée du premier mustang en terre américaine, importé par les Espagnols.
C’est souvent au son de cette pièce qu’elle se rend dans le parc naturel des Pryor Mountains, dans le Wyoming, juste sur la frontière avec le Montana.
Elle passe des heures, chaque semaine, dans ce décor de rêve, à retracer les mustangs qui y ont élu domicile. Une routine qu’elle pratique depuis 17 ans. Passionnée par ces bêtes majestueuses, elle est aujourd’hui directrice du Pryor Mountain Wild Mustang Center situé à Lovell, au Wyoming.
Armée de ses jumelles et de son appareil photo, elle scrute l’horizon et arrive toujours à en trouver quelques-uns dans cette immensité montagneuse. Elle en a recensé elle-même 185 dans ce parc naturel et, oui, elle les connaît tous par leur nom.
On me demande comment je me souviens de leurs noms, je réponds que j’ai travaillé dans une commission scolaire où il y avait 750 enfants et je les connaissais tous, avoue-t-elle avec un grand sourire.
Ce matin-là, les mustangs sont quelques-uns à se nourrir de sauge sur le bord de la route, un des rares végétaux disponibles en montagne à ce temps-ci de l’année. C'est à peine s'ils nous remarquent en traversant le chemin asphalté.
Ils sont attentifs et nous surveillent, souligne-t-elle pourtant. C’est comme s'ils nous toléraient à une certaine distance, dans leur propre milieu de vie.
Rendus au bord du lac où ils s’abreuvent quelques minutes, ils offrent un spectacle si apaisant et si magique qu'on oublierait presque que leur surnombre pose un problème dans pas moins de dix États de l'Ouest américain.