Adhésion à l’OTAN : la Suède lâche du lest à la Turquie
Radio-Canada
Dans un important geste de concession à la Turquie pour obtenir un feu vert d'Ankara à son entrée à l'OTAN, la Suède a annoncé vendredi avoir réautorisé les exportations de matériel militaire vers son futur allié.
Stockholm, en pleine période de transition gouvernementale entre la gauche sortante et la droite victorieuse aux élections, a laissé à l'autorité chargée des exportations d'armement le soin d'officialiser la nouvelle.
Confrontée depuis plusieurs mois à une menace de veto turc à son entrée historique dans l'alliance militaire occidentale, la Suède avait déjà suggéré qu'elle pourrait changer de position sur ses exportations d'armes en faveur d'un nouvel allié.
La candidature suédoise à l'OTAN, annoncée avec la Finlande voisine en mai, conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine, change la donne, selon Stockholm.
Elle renforce considérablement les motifs de politique de défense et de sécurité pour autoriser l'exportation d'équipements militaires vers d'autres États membres, dont la Turquie, a justifié l'Inspection pour les produits stratégiques (ISP) dans un communiqué.
La levée de ces restrictions était une des conditions fixées par Ankara, dont le Parlement doit encore accorder une indispensable ratification aux candidatures suédoises et finlandaises.
La Suède avait bloqué des exportations vers la Turquie en 2019 à la suite d'une offensive turque dans le nord de la Syrie, et, depuis, aucune exportation n'avait eu lieu.
L'ISP précise avoir autorisé au cours du troisième trimestre des exportations à caractère militaire vers la Turquie, concernant du matériel électronique, des logiciels et de l'assistance technique. Selon des sources diplomatiques, cela concerne en particulier le secteur de l'aviation.
À ce jour, 28 États membres – sur trente – de l'alliance dominée par les États-Unis ont ratifié l'adhésion de la Suède et de la Finlande.