Action collective pour inconduite sexuelle dans l’armée : « tellement libérateur »
Radio-Canada
Il ne reste plus que quelques semaines pour s’inscrire au règlement de l'action collective des victimes d'inconduite sexuelle au sein des Forces armées canadiennes (FAC). Alexandre Tessier, qui s’est battu pendant une dizaine d’années pour que les Forces reconnaissent leurs torts, s’inquiète que plusieurs de ses compatriotes ne soient toujours pas au courant.
Le 24 novembre marquera la date limite à laquelle les victimes devront demander une indemnisation dans le cadre du Règlement du recours collectif FAC-MDN pour inconduite sexuelle. La période prévue pour les demandes de réclamation a commencé en mai 2020. Une série de communications et de campagnes publicitaires avaient suivi. Pourtant, selon le vétéran Alexandre Tessier, le message ne semble pas s’être rendu à tous.
Il affirme avoir reçu dans les derniers mois plusieurs témoignages de compatriotes qui n’étaient pas au courant du règlement. Certains intervenants à qui il a parlé et qui œuvrent auprès des militaires et anciens militaires n’avaient également aucune idée qu’une action collective avait été autorisée. On a de l'aide, on a les sous, on dirait qu'il y a un problème de ventilation de l'information, déplore-t-il.
Alexandre Tessier déploie donc une dernière fois toutes ses énergies pour partager l’information.
Si cette entrevue-là peut emmener seulement une personne de plus à pouvoir réclamer sur le recours collectif, je serai fier de mes efforts , soutient-il.
Au moment d’écrire ces lignes, ce sont plus de 13 000 demandes d’indemnisation qui ont été reçues. Plus de 4500 d’entre elles ont déjà été approuvées.
Cette bataille, Alexandre la livre depuis une dizaine d’années. La date du 24 novembre représentera donc la fin d’un long parcours du combattant pour le vétéran.
J'ai un sentiment de fierté que d'en avoir parlé et d'avoir fait face à cette réalité-là. De dire "oui Alexandre, tu as été agressé sexuellement, mais ça ne fait pas de toi quelqu'un qui n'est pas gentil et ça ne fait pas de toi quelqu'un qui n'est pas bon".
Le vétéran affirme avoir été victime d’une agression sexuelle en 2001, alors qu’il n’avait que 19 ans et qu’il venait tout juste de s’engager dans les Forces armées canadiennes.