Action boréale dénonce l’inertie de Québec sur la protection du Caribou
TVA Nouvelles
L’organisme environnemental Action boréale se dit déçu par l’inertie de Québec devant l’absence de stratégie pour protéger le caribou forestier.
Le dossier de la protection de l’habitat du caribou devant passer par un arrêt sec des coupes forestières avait provoqué récemment une polémique en matière de compétence entre Québec et Ottawa.
La population du caribou à Val-d’Or ne cesse de se réduire comme peau de chagrin, alors que sur les 50 bêtes dénombrées en 1984, il n’en reste que neuf, selon Action boréale qui a interpellé lundi le premier ministre François Legault dans une lettre ouverte.
«La condition première pour assurer le maintien des caribous forestiers est de leur garantir la sainte paix, c’est-à-dire de laisser leur territoire à l’état sauvage et d’en fermer les chemins d’accès», a écrit Action boréale dans sa lettre ouverte.
Dans le cas de Val-d’Or, l’organisme estime nécessaire un périmètre de protection de 40 x 50 km, ce qui couvrirait 5 % de la surface forestière de l’Abitibi-Témiscamingue, et accuse le gouvernement de tergiverser à assurer cette «protection minimale».
Action boréale accuse l’industrie forestière dont l’activité risque de mener à l’extinction de cette espèce emblématique qui broute depuis 10 000 ans, alors que la mise en enclos des caribous ne constitue pas une solution viable.
«Quand l’industrie forestière décide que le caribou forestier du Québec peut bien disparaitre s’il nuit à ses intérêts, le gouvernement prend acte», ont dénoncé le président et le vice-président de l’organisme, Henri Jacob et Richard Desjardins.
La commission indépendante mise en place par le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, est une manière de gagner du temps pour le gouvernement, en attendant les élections générales d’octobre prochain.
«La commission recueille avis et mémoires, mais, de façon un peu moins transparente, elle organise en privé des rencontres avec des acteurs corporatifs majeurs dont les témoignages resteront secrets, malgré le financement public de l’opération», a déploré l’organisme.