Accusé d’action indécente, un avocat défend des enfants de la DPJ
Radio-Canada
Un avocat de Québec, qui fait face à une accusation d'action indécente pour laquelle il s'est engagé à reconnaître sa culpabilité, continue de pratiquer auprès d'enfants que la Direction de la jeunesse (DPJ) veut protéger.
Des collègues de Me Daniel Boulay se sont dits estomaqués après avoir appris la nature de ses démêlés judiciaires.
Ce sont des dossiers d'enfants vulnérables , nous a confié une avocate qui pratique en Chambre familiale.
Lorsque la DPJ veut retirer un enfant de son milieu familial jugé malsain, elle s'adresse à cette division de la Cour du Québec qui tient une audience.
Un procureur de la DPJ y expose alors les raisons qui poussent l'organisme de protection à intervenir. Les parents peuvent y être représentés par un avocat qui provient généralement de l'aide juridique.
Le ou les enfants dont l'avenir est en jeu se voient alors désigner un autre avocat de pratique privée, payé par l'État, pour s'assurer du respect de leurs droits. C'est dans ce contexte que Me Boulay s'est retrouvé à défendre des enfants devant être protégés, alors qu'il doit lui-même se défendre d'une accusation d'action indécente.
Plusieurs avocats qui exercent à la Chambre de la jeunesse ont confirmé la présence d'un malaise général de voir Me Boulay intervenir auprès d'enfants, en raison de la nature du geste qui lui est reproché. Ces membres du Barreau ont demandé à ce que leur identité ne soit pas dévoilée, en raison de la nature sensible du dossier.
L'arrestation de Daniel Boulay a eu lieu le 5 novembre 2019, face aux plaines d'Abraham. L'homme de 63 ans aurait exposé ses parties intimes, en plein jour, près d'un arrêt d'autobus, à l'angle de l'avenue Brown et de la Grande Allée.
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a reçu l'appel de citoyens témoins de la scène vers 11h45. Les agents ont intercepté Me Boulay avant de le relâcher en attendant sa comparution qui a eu lieu en janvier 2020.