
Accessibilité universelle: la lenteur de la Ville dénoncée par l’Ombudsman
Métro
Vingt mois pour traiter les demandes au Programme d’adaptation de domicile, un aménagement qui insécurise les personnes âgées: les lacunes de la Ville de Montréal en matière d’accessibilité universelle sont mises en lumière dans le dernier rapport de l’Ombudsman. Celle-ci dénonce même un «déni de services essentiels» dans le cas de l’adaptation de domicile.
Le rapport de l’Ombudsman, Me Nadine Mailloux, souligne une augmentation du nombre de plaintes reçues en 2021 par rapport à l’année précédente. Parmi les plaintes retenues, on note un problème majeur de délais dans la gestion du Programme d’adaptation de domicile.
La responsabilité de ce programme est passée de la Société d’habitation du Québec (SHQ) à la Ville de Montréal au début de 2020. Selon le rapport, les délais de traitement des dossiers depuis cette passation sont inacceptables. Un dossier reçu en décembre 2019 – donc avant le changement – n’a été traité et approuvé qu’en septembre 2021. Et ce, après l’intervention de l’Ombudsman.
Linda Gauthier, présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), souligne que les délais sont si longs que des personnes en attente d’une subvention pour adapter leur domicile finissent par se rendre en CHSLD. L’Ombudsman souligne aussi ce phénomène dans son rapport. Me Mailloux déplore que la Ville ne détienne aucune statistique à ce sujet.
Dans son rapport déposé aujourd’hui devant le conseil municipal, l’Ombudsman note que la Ville affirme avoir réduit le délai à un intervalle de 10 à 12 mois. Un délai que Me Mailloux juge toujours inquiétant, «considérant notamment les quelque 60 dossiers complets toujours en attente d’une prise en charge».
Benoit Dorais, responsable de l’habitation au comité exécutif de la Ville de Montréal, reconnaît les longs délais. Il souligne toutefois que la Ville a travaillé à les réduire. Il remet aussi une partie du blâme sur le dos du système de santé.
«Ça prend une évaluation d’un.e ergothérapeute, et ça prend énormément de temps. On a contacté les gens des CLSC et la réponse est triste: ce n’est pas une priorité. […] Ça prend minimum six mois pour avoir un rendez-vous», affirme M. Dorais.