
Acceptabilité sociale: cinq villages de l'Outaouais prennent au mot François Legault
TVA Nouvelles
Les élus de cinq villages environnant un projet de mine de graphite, mené par Lomiko Metals avec l’aide du département de la Défense américaine, ont décidé de prendre au mot le gouvernement Legault et de se charger de mesurer eux-mêmes le degré d’acceptabilité sociale de leur population.
«Les citoyens venaient me voir en me disant avoir entendu des foreuses de l’autre côté du lac. Je n’étais pas du tout au courant, ce qui n’était pas normal, relate le maire de Duhamel, en Outaouais, David Pharand. C’est là, qu’ensemble, on a décidé de prendre le dossier en main.»
À compter de ce dimanche, les citoyens de la région (Duhamel, Lac-Simon, Chénéville, St-Émile-de-Suffolk et Lac-des-Plages) sont conviés à la première de trois séances d’information prévues sur le projet d'ici septembre. Un représentant des municipalités, de la société minière et de groupes de défense de l’environnement seront sur place pour présenter leur vision et répondre aux questions.
L'objectif, à terme : organiser une consultation référendaire afin de mesurer si, oui ou non, les ambitions de développement de Lomiko Metals sont acceptées par la population locale. Une tâche qui incombe d’ordinaire aux sociétés minières dans le cadre d’études préparatoires menant aux travaux du Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE).
«On pourrait bien sûr attendre que Lomiko s’en charge et présente, comme ailleurs, le résultats de ses travaux lors du BAPE, explique le maire Pharand. Mais au rythme où vont les choses, le BAPE n’aura pas lieu avant l’automne 2026.»
«Or, poursuit-il, ce n’est pas après trois autres années d’investissements de l’entreprise dans le projet qu’on pourra faire quoi que ce soit. C’est maintenant que les gens veulent savoir et comprendre. Être rassurés ou non. Dans trois ans d'ici, il risque d'être trop tard pour changer quoi que ce soit.»
Connu sous le nom de La Loutre, le projet de mine de graphite à ciel ouvert est situé en Outaouais, à une trentaine de kilomètres à l’ouest – à vol d’oiseau – de la municipalité de Mont-Tremblant, dans les Laurentides.
L’opposition citoyenne a grimpé d’un cran au début de juin, après que l’entreprise de Colombie-Britannique, eut confirmé l’obtention d’une subvention de 11,4 M$ du département américain de la Défense.
Lors de sa dernière campagne électorale, François Legault a promis qu’aucun projet minier n’irait de l’avant sans acceptabilité sociale dans les régions concernées. Son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a répété depuis le même message à maintes reprises.