Accès au logement : le budget fédéral n’en fait pas assez, selon des critiques
Radio-Canada
Le budget fédéral présenté cette semaine comporte plusieurs mesures pour lutter contre la flambée des prix du logement, mais selon plusieurs experts, ce ne sera pas suffisant pour aider ceux qui en ont le plus besoin.
La ministre des Finances Chrystia Freeland a déclaré jeudi à la Chambre des communes que le logement est le problème économique et social le plus pressant au Canada aujourd'hui , et donc la pièce maîtresse du budget des libéraux.
Les chiffres montrent l'urgence du problème : neuf acheteurs potentiels sur dix interrogés dans un récent sondage ont déclaré qu’ils avaient pratiquement renoncé à leur rêve de posséder une maison, en raison des prix trop élevés dans la plupart des marchés du pays.
Le prix moyen d'une habitation au Canada a doublé depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux en 2015, atteignant 816 720 dollars en février. Ce coût est beaucoup plus élevé dans la région du Grand Toronto, où il a grimpé à plus de 1,3 million de dollars en février, soit près de 28 % de plus qu’à la même période l’an dernier.
David Hulchanski, professeur de développement communautaire et logement à l'Université de Toronto, croit que les mesures annoncées par Mme Freeland jeudi ne changeront pas tant les choses dans l'ensemble. C'est un écran de fumée, estime-t-il.
Dans son budget, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il doublerait le montant du crédit d'impôt pour l’achat d’une première habitation, qu’il allait créer d'un compte d'épargne libre d'impôt pour ceux qui cherchent à acheter leur première maison, et offrir un paiement ponctuel de 500 dollars pour soutenir ceux qui ont de la difficulté à trouver un logement abordable.
Selon M. Hulchanski, ces mesures vont stimuler la demande, qui est déjà très forte et contribue à la flambée des prix.
Pour augmenter l'offre de logements, les libéraux fédéraux lancent aussi un fonds pour accélérer la construction de logements, avec un système de demande unique et souple pour aider les municipalités à construire de nouvelles subdivisions.
Mais plus de logements, ça ne garantit pas plus d’abordabilité, note Nemoy Lewis, professeur adjoint à l'École de planification urbaine et régionale de l'Université Ryerson.