Accès à la première ligne: l’application Votre Santé tablettée sans raison
TVA Nouvelles
De hauts fonctionnaires du ministère de la Santé bloquent le déploiement d’une application québécoise de 2,8 M$ qui doit faciliter l’accès aux services de première ligne pour les citoyens.
Lors de la dernière campagne électorale, la CAQ a promis de mettre sur pied l’application Votre Santé, une nouvelle porte d’entrée pour tous les soins de première ligne.
Tous les services offerts aux citoyens devaient être accessibles facilement du bout des doigts et en un seul clic.
À l’été 2022, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a signé un contrat avec l’entreprise de Lévis Akinox pour qu’elle développe le Guichet d’accès à la première ligne (GAP) et poursuive avec la création de Votre Santé, un portail complet pour les citoyens. Au total, il s’agit d’un contrat de deux ans, incluant quatre blocs, pour une facture finale de 16,6 M$.
Aujourd’hui, l’application Votre Santé existe et serait rapidement prête à être déployée, autant sur Google Play Store que sur l’App Store. Certaines personnes ont pu la tester sur leur téléphone (voir images).
Elle peut se connecter à l’orchestrateur de prise de rendez-vous avec un médecin, à Clic Santé, à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), au Carnet santé et de vaccination, aux résultats d’imagerie médicale et au Service d’authentification gouvernementale. Elle s’arrimerait au Dossier santé numérique (DSN). Des ressources du ministère y ont travaillé durant plusieurs mois avec Akinox.
L’application à elle seule a été réalisée pour la somme de 2,8 M$, mais l’entreprise n’a jamais été payée, ce qui place Akinox en situation financière difficile. L’argent est pourtant disponible, car une enveloppe de 5,3 M$ avait été réservée pour cette partie du contrat.
Or, l’application est maintenant boudée par le ministère de Christian Dubé. «Ça vire tellement en rond», a confié une source qui préfère garder l’anonymat.
Inquiet, Akinox a d’ailleurs écrit directement au ministre et notre Bureau parlementaire a obtenu une copie de cette lettre (voir encadré).