Abus sexuels sur ses filles: un père de famille risque une longue peine
TVA Nouvelles
Un père de famille qui a commis contre ses deux filles des abus sexuels qualifiés de «dégradants» dans le but d’«assouvir ses besoins sexuels» risque une longue peine d’emprisonnement, et ce, même s’il est âgé de 90 ans.
C’est au début des années 70 que le nonagénaire, que l’on ne peut nommer, pour protéger l’identité des victimes, a commis pour une première fois des gestes à caractère sexuel sur sa progéniture.
«Les gestes sont dégradants et déshumanisants. Il a failli à son devoir, qui était de protéger ses enfants. Au lieu de cela, il les a utilisés pour assouvir ses propres besoins sexuels», a plaidé Me Sonia Lapointe, procureure aux poursuites criminelles et pénales, dans le cadre des observations sur la peine.
Si, au départ, les gestes étaient faits par-dessus et sous les vêtements, rapidement, l’homme s’est livré à des «corps à corps» avec les jeunes filles qui avaient 13 ou 14 ans au début des agressions.
Pour rendre sa peine, le juge Christian Boulet devra tenir compte de la manipulation et du chantage utilisés par l’accusé pour assouvir ses bas instincts, a soumis la poursuivante.
Non seulement l’homme disait-il à ses filles que, si elles parlaient, il pourrait «perdre son emploi ou faire de la prison», mais, au surplus, il leur avait expliqué «qu’il faisait ça parce que sa femme était froide».
«Il disait que ça évitait de briser la famille, puisque, grâce à ça, il ne couraillait pas ailleurs», a ajouté Me Lapointe, qui réclame des peines consécutives allant de 66 à 84 mois puisqu’il y a deux victimes.
Elle a également attiré l’attention du tribunal sur les «distorsions importantes» de l’accusé, qui estimait que ce n’était pas «si grave que ça», puisqu'il s'agissait de «ses propres filles» et qu'elles ne s'étaient «jamais plaintes» et n'avaient «jamais pleuré» dans la période de cinq ans sur laquelle les agressions ont été commises.
En défense, Me Kevin Plamondon a invité le président du tribunal à garder en tête le fait «qu’il n’y avait pas eu de menaces verbales ou de violences», pas plus qu’il n’y avait eu «de pénétration vaginale ou anale».