Abus, harcèlement, logements surpeuplés : des travailleurs étrangers exploités au N.-B.
Radio-Canada
Des chercheurs lèvent le voile sur des conditions de travail déplorables des travailleurs étrangers temporaires employés par l’industrie de la transformation des produits de la mer au Nouveau-Brunswick.
Il y a beaucoup d’abus, indique Raluca Bejean, professeure agrégée en travail social à l’Université Dalhousie.
Elle est coauteure du rapport d’un groupe de chercheurs des universités Dalhousie et Saint-Thomas et de l’Institut Cooper.
Ce rapport est le second du groupe, qui s’était penché l’année dernière sur la situation des travailleurs migrants de l’Île-du-Prince-Édouard. Mais ce qu’ils ont trouvé au Nouveau-Brunswick est pire.
« Les employeurs criaient, il y avait de l’abus verbal, des menaces de déportation. »
Comme plusieurs autres travailleurs étrangers temporaires, les participants à l’étude avaient un permis de travail fermé. Cela signifie que leur statut d’immigration est directement lié à leur employeur et ils ne peuvent pas, sauf dans de très rares exceptions, quitter leur emploi, et ce, même s’ils subissent de mauvais traitements.
Les chercheurs ont interviewé 15 travailleurs migrants dans le cadre de leur enquête. Plusieurs d'entre eux disent s'être sentis comme des étrangers et affirment avoir été traités différemment des travailleurs locaux.
Plusieurs ont mentionné des situations de racisme et de xénophobie. Les travailleurs migrants sont conscients que les Canadiens ne veulent pas travailler dans les usines à poisson, peut-on lire.
Pour Aditya Rao, fondateur et membre du conseil d’administration du Centre pour la justice des migrants Madhu Verma, il est urgent que les permis de travail fermés soient abolis.