A-t-on assez de données pour bien suivre l’évolution de la pandémie?
Radio-Canada
Avec les restrictions qui s’apprêtent à être levées en Ontario et un peu partout au pays, les scientifiques et le public disposent-ils de données suffisantes pour bien suivre l’évolution de la pandémie? Des experts se veulent rassurants, mais des inquiétudes sont soulevées.
Pour faire leurs projections quant à la progression de la pandémie de COVID-19, les scientifiques se basent notamment sur le taux de positivité des tests PCR, réservés à certains segments de la population, depuis que l’accès à ce type de tests a été restreint.
Mais, la Dre Jennifer Gommerman, professeure en immunologie à l'Université de Toronto, estime que les informations disponibles sont limitées. Elle juge que l’Ontario doit surveiller attentivement la progression du sous-variant d’Omicron BA.2, plus transmissible, qui est en train de devenir le sous-variant dominant dans la province.
Les cas vont continuer à augmenter et nous avançons un peu à l’aveugle parce que nous faisons moins de tests PCR qu’avant, a affirmé la professeure, en réponse à une question de Radio-Canada, lors d’une conférence organisée par l’Association médicale de l'Ontario.
Pour vraiment comparer le sous-variant BA.2 au sous-variant BA.1, qui a mené à la cinquième vague au Canada, nous avons aussi besoin d’un bon séquençage afin de bien surveiller la situation, ajoute la professeure.
Selon l’immunologiste, il est crucial de surveiller l’évolution de la situation, car le BA.2 peut causer beaucoup d’infections et peut-être des maladies pour les populations qui ne sont pas vaccinées ou qui ont des systèmes immunitaires fragiles.
Depuis le 11 mars, l’Ontario ne divulgue plus le taux de reproduction (Rt) des cas de coronavirus (le nombre moyen d’infections secondaires produites par une personne infectée dans un population) et détaille moins les éclosions dans les lieux qui ne sont pas jugés à haut risque.
Le gouvernement avait alors justifié ce changement en mentionnant que certains indicateurs étaient devenus moins nécessaires, en raison de l'accès limité aux tests de dépistage.
Dans les écoles, la province surveille le taux d’absentéisme et le nombre d’écoles fermées depuis le retour en classe et non la progression des cas de COVID-19.