Aînés découragés par l’impôt: «Donnez-nous notre paye claire, puis on va travailler!»
Le Journal de Montréal
«Deux cents quelques piastres», répète un électricien de Rouyn-Noranda travaillant toujours à temps plein malgré ses 76 ans bien tassés, comme pour s’imprégner du chiffre. «C’est ça que Trudeau me coupe tous les mois parce que je fais trop d’heures.»
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Chaque matin, les routes sont vides à Rouyn-Noranda quand Yvon Bélanger monte dans sa voiture pour se rendre au travail à Val-d’Or, car il est encore très tôt.
«Je pars de chez nous à 5 heures le matin, et je reviens à 6 heures le soir», raconte-t-il au téléphone. «Je fais ça quatre fois par semaine, des journées de 10 heures. Ça me fait longtemps de voyage à tous les jours, mais ce n’est pas grave, je suis compensé pour ça.»
C’est à peu de choses près la routine de M. Bélanger, qui est électricien industriel depuis maintenant 56 ans. Mais les années passent, et il commence à craindre le moment où il devra ranger ses outils.
«Si j’arrête de travailler, je vais être pauvre, va quasiment falloir que j’aille dans une banque alimentaire. Ça fait que je continue. Mais je ne comprends pas pourquoi le fédéral m’enlève 200$ sur ma pension [de sécurité de la vieillesse], c’est comme s’il me pénalisait parce que je travaille», déplore-t-il.
«Si le gouvernement, il veut que l’on continue à travailler parce qu’il manque de bras, il a juste à nous donner notre paye claire... je ne suis pas un spécialiste dans ça, je suis juste un travailleur, t’sais...»