Aéroports : un problème de rétention de personnel, souligne le syndicat d’Air Canada
Radio-Canada
La rétention de personnel, plus que la pénurie de main-d'œuvre, serait en grande partie responsable du chaos qui se déroule à l’aéroport Montréal-Trudeau.
Air Canada peine à conserver ses employés formés, si bien que seulement 20 % d'entre eux finissent par réellement obtenir un emploi tant « dans les airs » qu'à l'aéroport, explique Michel Richer, coordonnateur québécois de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l'aérospatiale.
L’aéroport a toujours été un milieu stimulant et challengeant, mais les nouveaux employés entrent dans un milieu réellement stressant, souligne-t-il. Avec les horaires atypiques [...] les gens quittent.
L’abandon de ce choix de carrière par près de 80 % des employés récemment formés s’explique entre autres par les conditions de travail qui sont particulièrement difficiles depuis la pandémie, mais aussi par le manque de conciliation travail-famille, explique Michel Richer.
Aux tables de négociations syndicales, les termes de la conciliation travail-famille prennent de la place [importante], mais les conditions de travail à l’aéroport ne répondent pas à cette demande, précise-t-il.
De surcroît, les compagnies aériennes, dont Air Canada, ont misé sur le rappel de leurs employés congédiés durant la pandémie pour le retour à la normale de l’aviation. Or, la grande majorité de ces personnes n’ont pas voulu revenir, explique M. Richer.
Le résultat est que l’aéroport se retrouve avec un bassin d’employés qui ne répond pas à la demande et qui est majoritairement composé de nouveaux employés.
« Les [employés] sont exténués. Ils font beaucoup de temps supplémentaire. »
Avec un déficit d’environ 250 travailleurs, la pression est remise sur les employés qui travaillent à l’aéroport depuis les derniers jours, soulève Michel Richer. Et malgré les augmentations salariales qui ont été accordées depuis la pandémie, je ne crois pas que dans le cas d’Air Canada, les standards ici à l’aéroport soient assez substantiels pour que les gens restent, déplore-t-il.