80 % des drêches des brasseries Molson-Coors et Labatt exportées aux États-Unis
Radio-Canada
7 h. Un camion-remorque arrive à la ferme laitière Lahaise de Lavaltrie. Il transporte 35 tonnes de drêches brassicoles provenant des Brasseurs du Nord, à Blainville, qui fabriquent les bières Boréal.
Dès que la cargaison se vide, Patrick Lahaise monte à bord de son tracteur et ajoute à la drêche de l'ensilage de foin et de l’ensilage de maïs. Il complète le mélange avec des grains de maïs, du gru blanc de blé (un sous-produit de la farine) et du tourteau de soya.
Son mélangeur brasse le tout. La ration est ensuite distribuée aux vaches dans l’étable. Leur réaction est instantanée : elles se précipitent pour dévorer le mélange.
Patrick Lahaise se réjouit d’utiliser la drêche - ce résidu des céréales utilisées après la fabrication de la bière - qui est riche en protéines et moins coûteuse que plusieurs autres aliments.
La drêche est un produit compétitif. C’est un produit qui remplace un peu tous les ingrédients qu’il y a à la ferme. Donc, ça permet de réduire les importations d’intrants à la ferme, comme le maïs, le soya ou les importations d’autres sources de protéines qui, souvent, viennent de l’extérieur.
En contexte inflationniste, l’agriculteur s’estime chanceux d’avoir accès au produit, car la majorité des drêches des plus importantes brasseries du Québec sont exportées dans des fermes américaines.
Furst-McNess est le seul sous-traitant de Molson-Coors et de Labatt qui gère leurs drêches. L’entreprise se spécialise dans l'achat de produits alimentaires qu’elle revend au secteur agricole.
Nos plus grands clients en ce moment, ce sont de grosses fermes laitières dans l'État du Vermont et dans l’État de New York. 80-85 % de notre volume total de ces deux entités-là est exporté aux États-Unis, confie Daniel Fréchette, agronome et directeur des ventes pour l’est du pays.
Il compte entre 50 et 55 camions-remorques de 35 tonnes chacun qui traversent la frontière chaque semaine, chargés de drêches brassicoles du Québec.