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8 ans après La déesse des mouches à feu, Geneviève Pettersen sort La reine de rien
Radio-Canada
Après avoir écoulé 43 000 exemplaires de La déesse des mouches à feu, l’autrice Geneviève Pettersen fait revenir son personnage de Catherine dans son nouveau roman La reine de rien. L’adolescente rebelle est devenue une trentenaire mariée et mère de deux enfants, dont le couple explose. Une femme qui a « l’air pas fine, mais qui est profondément humaine » avec laquelle Geneviève Pettersen veut « libérer la pensée des madames« .
Après avoir marqué les esprits dans sa version en livre, La déesse des mouches à feu a été adapté en film, en 2020, par Anaïs Barbeau-Lavalette. Beaucoup de gens me demandaient : qu’est-ce qu’est devenue Catherine?, raconte Geneviève Pettersen, qui assure que l’on peut apprécier son deuxième, et plus récent, roman sans avoir lu le premier.
L’ancienne ado s’est glissée naturellement sous la plume de l’autrice. Cette dernière venait de reprendre l’écriture d’un livre sur la fin d’un couple, un ouvrage qu’elle avait mis de côté pendant deux ans pour prendre un peu de recul sur sa propre rupture avec le père de ses enfants, l’écrivain Samuel Archibald. Au bout de trois pages, [Catherine] est revenue.
Consommatrice de drogue dans La déesse des mouches à feu, Catherine allait-elle mal finir? Non, a décidé l’autrice. Mais elle n’est pas une adulte si normale que ça. C’est ce que je voulais écrire.
Devenue journaliste, Catherine s’ennuie dans sa vie amoureuse et jette son dévolu sur un père de famille, en couple, croisé au cours de natation de sa fille. Un homme qu’elle veut pour elle toute seule. L’héroïne est également confrontée à l’éclatement de son couple.
Malgré des ressemblances avec sa vie, Geneviève Pettersen assure que la Catherine de La reine de rien est un personnage beaucoup plus éloigné d’elle que celle de La déesse des mouches à feu.
Que tu écrives de la science-fiction ou un roman sur un couple qui se sépare, cela passe par un canal qui est toi, explique-t-elle. Après, c’est tellement remis sur le métier à tisser, tu passes des jours sur la page à retravailler les mots, les phrases, le rythme… qu’à la fin, ça n’appartient plus à personne, [à part] aux personnages.
La romancière dédie son nouveau livre aux petites crisses qui sont devenues des madames. Elle décrit sa Catherine actuelle comme une femme animée par une violence. Elle fait des choses absolument inacceptables [...] et s’autorise à dire des choses épouvantables [comme le fait de préférer un de ses enfants par rapport à l’autre].
« On a beaucoup parlé de la libération de la parole des femmes, mais pas beaucoup de la libération de la pensée, de ce qu’on s’autorise à penser »