6 poètes milléniaux québécois qui renouvellent la poésie
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Des rimes bien calibrées, des paroles obscures, inaccessibles… Ce n’est pas vraiment à ça que ressemble la poésie québécoise d’aujourd’hui. À l’image des jeunes auteurs qui la façonnent, elle nous parle plutôt de fluidité de genre, d’amours, d’enjeux raciaux, d’anxiété sociale et du boulevard Décarie. Pour mieux la cerner, trois libraires nous présentent leurs poètes préférés du moment!
«Son premier recueil a jeté tout le monde à terre! C’est de la poésie en prose, comme une suite de réflexions sur la fragilité des silences, sur ce qui est difficile à dire. Ça parle d’anxiété sociale, de nos vies numériques. Ça résonne fort avec la pandémie. Son écriture est à la fois accessible, concise, sensible et lucide. À lire et à relire.» – Andréanne Dufour, Librairie Paulines
«Jonas Fortier, c’est une espèce de mélange entre un gars qui va raver toute la nuit et Jacques Prévert. Il a beaucoup publié sous des pseudos, dans l’univers du zine. C’est un poète qui est totalement engagé dans son écriture. Sur une corde raide entre le banal et l’exceptionnel. Ses poèmes sont complètement anti-spectaculaires et authentiques.» – Shawn Cotton, librairie Le Port de tête
«Cette jeune autrice a fait son entrée en poésie avec un texte très intime où il est question des obstacles de la vie de jeune adulte. Sa poésie est très engagée, notamment sur les questions sexuelles, raciales et les luttes sociales et environnementales. À travers une écriture lumineuse et minimaliste, ses poèmes très courts retranscrivent des ambiances. Les mots s’accumulent, se répètent. Elle est aussi incroyable à écouter sur scène!» – Sandrine Bourget-Lapointe, Librairie L’Euguélionne
«Dans ce premier recueil, Patricia Houle compose des vers très travaillés, très esthétiques. Il est beaucoup question des relations physiques – dont on s’ennuie. Ses poèmes s’ancrent souvent à Montréal et dans les Laurentides. Des lieux qui évoquent des images dans lesquelles on se reconnaît.» – Andréanne Dufour, Librairie Paulines
«Pour moi, Frédéric Dumont est un des poètes les plus talentueux de sa génération. Son écriture est hyper accessible! Il s’exprime dans un langage à la fois très commun et hautement mystifiant. C’est une poésie un peu désespérée (on parle de maladie mentale, d’ennui, d’immobilisme), mais qui sait ironiser et ne se complait pas dans le pathos. C’est de la grande littérature qui n’a pas l’air d’en être.» – Shawn Cotton, librairie Le Port de tête
«Victor Bégin convoque toute une communauté de personnes: amies, amants, amantes… Tout est très fluide (aussi grâce à l’usage de l’écriture inclusive!). Les poèmes sont comme de courtes scènes avec beaucoup de jeux dans le langage et des références à des titres de romans ou de chansons. On explore et on célèbre les espaces de calme, de plénitude où l’on se sent vraiment soi.» – Sandrine Bourget-Lapointe, Librairie L’Euguélionne