
500e jour sans convention collective: pourquoi la FIQ poursuit la lutte
TVA Nouvelles
Cinq cents jours après l'expiration de la convention collective de ses 80 000 membres, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ se trouve encore en négociation. Ce délai inadmissible témoigne de l’inaction et du mépris du gouvernement de la CAQ envers les femmes qui composent le réseau de la santé, qui se battent quotidiennement pour panser les plaies d’un réseau au bord de l’effondrement.
Pourquoi, après 500 jours, sommes-nous toujours dans l’impasse? Parce que les conditions de travail des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques demeurent tout simplement inacceptables. Les bris de services, le temps supplémentaire obligatoire, les déplacements forcés, les équipements souvent inadéquats et la difficulté de concilier vie professionnelle et personnelle sont devenus notre lot quotidien.
Malgré cela, nous persistons, car nous savons que notre lutte est juste et nécessaire.
Pour éviter les bris de services causés par un manque chronique de personnel, il faut agir immédiatement. Ces interruptions mettent en danger la vie des patients. Chaque jour, les professionnelles en soins doivent pallier les absences et les sous-effectifs, au détriment de leur propre santé et bien-être. Le gouvernement doit comprendre que ces bris de services ne sont pas des incidents isolés, mais les signes évidents d’un réseau qui néglige les besoins de son personnel.
Le temps supplémentaire obligatoire est une abomination après un quart de travail éreintant. Imposer des heures supplémentaires à des professionnelles en soins déjà épuisées physiquement et mentalement est inhumain et irresponsable. Cette pratique met en péril la qualité des soins et la sécurité des patient-e-s. Continuer à sacrifier la santé de nos soignantes sur l’autel de l’austérité et de l’incompétence est intolérable.
Puis, les déplacements forcés et les équipements inadéquats ajoutent à notre fardeau quotidien. Les professionnelles en soins doivent souvent travailler dans des conditions déplorables, sans le matériel adéquat pour fournir des soins de qualité. Ces conditions de travail désastreuses sont une insulte à notre engagement envers les patient-e-s et à notre expertise.
Enfin, la conciliation entre la vie professionnelle et personnelle constitue un autre défi majeur. Les horaires imprévisibles et les exigences démesurées font que de nombreuses professionnelles en soins ne peuvent tout simplement pas trouver un équilibre entre leur travail et leur vie familiale. Cette situation est inadmissible et doit être rectifiée immédiatement.
Nous continuons à négocier après 500 jours, car nous croyons fermement que des conditions de travail décentes sont non seulement un droit fondamental, mais aussi une nécessité pour garantir des soins de qualité. Nous ne pouvons plus nous contenter de demi-mesures ou de promesses vides. Par des actions concrètes et un véritable engagement, le gouvernement doit améliorer nos conditions de travail et les conditions de soins des patient-e-s.
Ce 500e jour sans convention collective souligne aussi l'urgence d'envisager une intensification des moyens de pression pour faire entendre notre voix. Le statu quo est intolérable. Il est temps de passer à l'action pour obtenir la reconnaissance et les conditions de travail que les professionnelles en soins ont bien mérité.