40% des aspirants profs abandonnent durant leurs études
TVA Nouvelles
Pour contrer la pénurie dans les écoles, Québec veut attirer davantage d’étudiants en enseignement, mais encore faut-il qu’ils terminent leurs études. Dans certaines universités, près de 40 % des futurs profs n’obtiendront jamais leur diplôme.
À l’Université Laval, le taux de diplomation moyen est de 61,4 % pour les trois dernières cohortes en enseignement.
Dans les programmes touchant à l’enseignement secondaire, seulement 56,3 % des étudiants terminent leurs études après six ans, alors que la durée prévue est plutôt de quatre ans.
Les étudiants sont encore moins nombreux à compléter leur formation dans les temps prévus.
Les mêmes données sont légèrement plus élevées dans d’autres universités, mais demeurent toujours plus faibles dans les programmes d’enseignement secondaire. Dans le réseau universitaire québécois, le taux global de diplomation au baccalauréat est d’environ 80 %.
«Je les déplore, ces chiffres, laisse tomber Fernand Gervais, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval. Mais on ne peut pas faire de compromis sur la qualité et le niveau d’exigence qui est très élevé.»
Le faible taux de diplomation peut s’expliquer par le fait que les programmes en enseignement ont «une grande capacité d’accueil» parce qu’ils ne sont pas contingentés, affirme M. Gervais.
«On a une approche démocratique. En admettant plus d’étudiants, on donne la chance à certains de s’affirmer, mais on paie le prix d’une attrition plus grande», explique-t-il.
À l’Université de Montréal, la plupart des étudiants qui abandonnent partent au cours de la première année de formation. «Le gros de notre perte se fait même après la première session», indique Pascale Lefrançois, doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation.