3e lien : un plus petit diamètre pourrait réduire les coûts
Radio-Canada
Le professeur à la l'École polytechnique de Montréal Bruno Massicotte croit que le gouvernement Legault pourrait atteindre ses objectifs de construire un 3e lien moins cher et dans des délais plus courts avec un tunnel de plus petit diamètre.
La mouture initiale, dévoilée en mai 2021, prévoyait un tunnel de six voies à deux étages pouvant coûter jusqu’à 10 milliards de dollars. En termes de diamètre, ç’aurait été le plus gros tunnel du monde.
À la mi-janvier, Bruno Massicotte avait publié une lettre ouverte pour étaler les risques énormes liés à ce projet. Selon lui, il est sain pour le gouvernement de vouloir retourner à la table à dessin, tel qu’expliqué jeudi par le premier ministre François Legault. C’est sain pour le gouvernement de revoir le projet qui a été proposé et d’essayer de trouver quelque chose qui est mieux adapté au besoin.
Le gouvernement a évoqué la réduction du nombre de voies dans le tunnel, ce qui réduirait nécessairement son diamètre et les risques liés à sa construction. Construire deux tunnels en parallèle plutôt qu’un seul pourrait aussi réduire les risques, selon Bruno Massicotte.
Si on a un projet déjà de plus petit diamètre, quelque chose de plus courant comme type de construction, ça réduit beaucoup les coûts, ça accélère le temps de construction, ça permet d’avoir plus d’entreprises qui sont aptes à réaliser un projet.
Selon l’ingénieur, la construction de deux tunnels permettrait aussi d’améliorer la sécurité de l’infrastructure, en cas d’incendie notamment. Bruno Massicotte maintient toutefois que le tracé choisi par la Coalition avenir QuébecCAQ n’amènera qu’un faible gain en fluidité parce que les autoroutes de Québec, principalement Laurentienne et Félix-Leclerc, sont déjà surchargées dans le secteur aux heures de pointe.
À Lévis, le seul conseiller de l’opposition tient au contraire au tracé actuel pour terminer l’autoroute périphérique dans la grande région de Québec.
Si le gouvernement Legault décide de réduire le nombre de voies, il s’inquiète toutefois de l’espace qui sera réservé au transport en commun. Pour nous c’est incontournable, il faut vraiment passer à l’avenir, au déplacement des personnes et ça doit se faire en mettant l’accent sur le transport en commun, commente Serge Bonin.
Il tient également à ce que des véhicules puissent circuler dans le futur tunnel, mais ne serait pas farouchement opposé à un 3e lien qui serait uniquement dédié au transport en commun.