3e lien : un petit gain de productivité, selon une étude
Radio-Canada
Le troisième lien apportera des gains de productivité aux régions de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale, selon une étude commandée par la Ville de Lévis. Or, l’étude de son propre aveu ne prend pas en compte tous les paramètres pour arriver à des conclusions sans équivoque.
L’étude menée par la firme WSP (Nouvelle fenêtre) laisse entrevoir une augmentation annuelle de 631 millions de dollars des PIB des deux régions. Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, s’en réjouit.
Il vante d’ailleurs les répercussions sur l’économie de la rive nord. Il y en a qui disent que le tunnel, c’est juste pour Lévis, mais le PIB de la Capitale-Nationale bondira de 373 millions de dollars annuellement dès 2032. Et, il va augmenter de 258 millions en Chaudière-Appalaches, indique-t-il.
En guise de référence, le PIB de la Capitale-Nationale se situait à 35,9 milliards de dollars en 2016 et celui de Chaudière-Appalaches à 16,2 milliards, selon le Portrait économique des régions du Québec de 2018 (Nouvelle fenêtre), produit par le gouvernement du Québec. En comparant avec les chiffres de l’étude, c’est donc une augmentation d’environ 1 % du PIB pour la rive nord et d’environ 1,6 % pour la rive sud, si le tunnel Québec-Lévis était entré en service en 2016.
Ces augmentations du PIB ont majoritairement été calculées à partir du gain de productivité anticipé des travailleurs, souligne l’analyste de l’étude et économiste de WSP, Ha Dao.
La firme émet l’hypothèse que le troisième lien augmentera de 10 % la productivité des travailleurs des deux régions de 2032 à 2061. Cela devrait se traduire par un gain de productivité de 0,62 $ de l'heure par travailleur dès 2032, affirme Gilles Lehouillier, en citant l’étude.
L’étude fait aussi part d’avantages sociaux et économiques liés au troisième lien. WSP se base sur l’hypothèse qu’il permettra de réduire la distance totale parcourue, de même que la durée de déplacement sur l’ensemble du réseau routier de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches.
Or, cette hypothèse n’a pas pu être vérifiée, en l’absence de données quantitatives à l’échelle régionale, selon le texte de l’étude. Plusieurs bénéfices, comme l’amélioration de la conciliation travail-famille, la potentielle réduction des accidents routiers et la réduction de la pollution atmosphérique, sont basés au moins partiellement sur cette hypothèse.
De plus, ces avantages économiques n’ont été calculés qu’à partir des données fournies par le bureau de projet du troisième lien pour l’année 2036, quatre ans seulement après la mise en service du tunnel. On n’a pas de projections pour les années au-delà de 2036, on ne peut pas calculer les temps de déplacement après cela, admet Ha Dao.