3 Ontariens racontent leur expérience des processus électoraux de leur pays d’origine
Radio-Canada
Trois personnes ayant immigré en Ontario partagent chacun l'expérience électorale vécue dans leur pays d’origine ainsi que l’image qu’ils ont des élections au Canada. Tous ont joué un rôle dans des campagnes électorales locales.
En 1995, Kettly Excellent, qui vit à Toronto depuis 14 ans, briguait le poste de maire de Delmas, une commune située dans le département de l'Ouest et dans l'arrondissement de Port-au-Prince, en Haïti. Mme Excellent était face au maire sortant de l'époque. Un choix qu'elle avait mérité, indique-t-elle.
Mon parti politique d’alors m’a choisie à cause du travail que j’avais fait pour le départ du dictateur Jean-Claude Duvalier, et ensuite pour ma lutte en faveur de la démocratie en Haïti , dit-elle.
Jean-Claude Duvalier fut président de la République d'Haïti de 1971 à 1986.
Ketty Excellent pense qu’elle avait aussi un discours convaincant. C’est le discours que j’avais qui avait fait bouger les gens. "Oh, mon Dieu, une jeune fille qui parle comme ça", alors ça fait bouger les gens, ils voulaient me toucher, s'investir, me voir arriver et voir ce que j’allais donner, se rappelle-t-elle.
Le jour du vote est l’un des moments qui ont marqué son expérience de candidate à la mairie de Delmas.
Le jour du vote, c'était un jour inoubliable. Quand vous allez voter pour d’autres gens, c’est une chose, mais en votant pour vous-même c’est une autre chose, dit-elle.
« C'était bien et j’ai pleuré. Oh, mon Dieu, je veux vraiment réussir, avoir ce mandat pour pouvoir changer la façon dont les choses se font dans la commune. »
Mme Excellent n'a cependant pas été élue. Malheureusement, je suis arrivée en deuxième position. J’ai accueilli la défaite avec des larmes aux yeux parce que les gens avaient vraiment voté pour moi. C'était vraiment triste.