27 faits curieux à propos de la mort
Radio-Canada
L’auteure et historienne québécoise Catherine Ferland s’intéresse depuis longtemps au thème universel qu’est la mort. Elle a constaté que le rapport qu’on entretient avec le trépas est changeant d’une époque à l’autre et d’une culture à l’autre. Aux éditions Les heures bleues, Catherine Ferland lance un ouvrage intitulé 27 faits curieux sur la mort d’hier à aujourd’hui.
Catherine Ferland, quelles périodes de l’histoire couvre ce livre?
C.F. : On remonte jusqu’à la préhistoire, par exemple avec l’emploi de l’ocre. Comment ça se fait qu’on retrouve cette pratique-là un peu partout dans le monde sans que personne ne se soit concerté? On dirait que c’est un marqueur universel des sépultures.
Donc, vraiment il est question de trucs très anciens jusqu’à plus contemporains. On peut parler d'inhumation, de crémation par exemple ou d'inhumation verticale dans des mausolées. Un peu à l’image de maintenant où on habite dans des condos, on termine nos jours aussi dans des tours à bureaux, si je peux dire! Vraiment dans des structures un peu plus verticales pour des raisons d’espaces. C’est assez typique des endroits où il y a une forte densité de population et donc de défunts, qui va forcer les gens à trouver des solutions originales pour être capables de disposer avec respect et avec une économie d’espace, de tous ces corps.
Quels sont les faits les plus étranges que vous avez découverts en préparant cet ouvrage?
C.F. : Il y en a plusieurs. Le niveau sonore du deuil, notamment. C’est quelque chose qui m’a beaucoup surprise. D’une culture à l’autre, d’une tradition culturelle à l’autre, on se rend compte qu’il peut y avoir différentes prescriptions. Est-ce qu’on doit exprimer sa peine de façon très bruyante? Est-ce qu’au contraire, il faut exprimer un silence respectueux? On sait que dans certaines cultures, on va même engager des pleureuses pour manifester bruyamment le chagrin, alors que les vrais endeuillés vont plutôt être silencieux.
La préparation de ce livre a-t-elle modifié d'une certaine façon votre vision de la mort et de l’après?
C.F. : Ça fait très longtemps que je réfléchis aux questions autour de la mort et tout ça. Comme historienne bien sûr, mais aussi comme être humain. C’est d’une richesse anthropologique extrême. Ça nous ramène à nos propres craintes, à nos propres fragilités. En préparant ce livre-là, c’est certain que je suis aussi retombée dans des zones qui, pour moi, sont un peu plus sensibles. Et c’est une belle réflexion à faire que de coordonner le regard d’historienne à celui tout simplement de l’être humain.
Comme historienne, y a-t-il une pratique qui vous a particulièrement interpellée?