25 femmes du monde islamique mises en valeur au Musée royal de l’Ontario
Radio-Canada
Jusqu’au 19 novembre, le public de Toronto pourra découvrir Être et appartenir, une sélection d'œuvres de 25 artistes nées en Iran, en Afghanistan, au Maroc ou dans la diaspora européenne et canadienne. Des femmes aux parcours tous différents qui ont choisi pour médium la vidéo, la photographie, la peinture ou la sculpture.
Par « monde islamique », le Musée royal de l’Ontario fait référence aux pays où l’islam est la religion majoritaire aujourd’hui ou l’a été dans le passé. La plupart des artistes exposées sont nées dans ces régions, mais ne se définissent pas toutes comme musulmanes. Le « monde islamique » fait ainsi référence à leur attachement culturel et géographique.
Cet environnement apparaît au fil des œuvres, aussi diverses que les horizons des artistes. Pourtant, la cohérence apparaît de salle en salle. Trois grands thèmes structurent l’exposition : l’espace, le mouvement et le pouvoir.
La commissaire des arts islamiques du Musée royal de l’Ontario, Fahmida Suleman, souligne que ces sujets sont à prendre au sens large , tout comme le fait que ce soit des femmes qui sont exposées, ne veut pas dire qu’elles ne parlent que de sujets féministes. C’est leur regard sur le monde qui est mis en valeur.
Les thèmes s’entrecroisent avec les générations. Toutes les artistes sont vivantes, mais certaines sont nées au milieu du 20e siècle et d’autres 30 ou 40 ans plus tard. Cet aspect a eu toute son importance lors de la préparation de l’exposition tant les commissaires voulaient montrer comment un sujet voisin peut être traité différemment à travers les décennies d’expériences, mais aussi comment les plus jeunes s’inscrivent dans la ligne esthétique ou idéologique des plus âgées.
Si certaines artistes seront des découvertes pour le grand public, on peut mentionner la présence d’œuvres de figures de l’art contemporain, comme Shirin Neshat, qui a fait l’objet d’une exposition au Musée d’art contemporain de Toronto (MOCA) l’an passé et dont des vidéos sont montrées ici, mais aussi l’Indonésienne Titarubi ou l’Égyptienne Huda Lufti.
Il n’y a pas une seule esthétique qui se démarque à travers la visite, mais certaines œuvres sont saisissantes. Les visiteurs pourront notamment admirer les trampolines de Maïmouna Guerresi, deux immenses photos qui représentent des femmes, l’une en rouge, l’autre en bleu, installées en pendant l’une de l’autre. On s’arrêtera aussi un moment face à Il était une fois de Shamsia Hassani, une peinture d’une jeune fille rêveuse accueillant les visiteurs.
Pour aider à la compréhension et inscrire ces artistes dans le paysage de l’art actuel, chaque pièce est expliquée et accompagnée d’une citation de l’artiste qui revient sur sa démarche. Si on veut en savoir plus, on pourra se référer au catalogue de l’exposition qui rassemble des entrevues avec chacune des protagonistes (en anglais seulement).
Il y a de ces expositions qui obligent les visiteurs à repenser leur regard sur le monde à travers des voix qui sortent des sentiers traditionnels généralement suivis par les musées : Être et appartenir en fait partie.