13,2 G$ de nouvelles dépenses sur six ans: pas de retour à l’équilibre budgétaire en vue dans la mise à jour économique fédérale
Le Journal de Montréal
La ministre des Finances Chrystia Freeland repousse aux calendes grecques l’équilibre budgétaire et s’engage plutôt dans une panoplie de petites mesures pour alléger le fardeau du public, mais qui alourdissent une dette gonflant à vue d’œil.
Cette dernière mise à jour inclut 13,2 milliards $ de nouvelles dépenses sur les six prochaines années, un chiffre qui grimpe à 21 milliards $ lorsque l’on inclut les mesures comprises dans le budget du printemps.
La part du lion des nouvelles dépenses revient à la suppression de la TPS sur la construction de nouveaux logements locatifs et la construction de logements abordables, des mesures déjà annoncées dans les derniers mois.
À partir de l'année prochaine, en raison de la hausse des taux d’intérêt, les frais de la dette dépasseront les 52 milliards $, soit un peu plus que les dépenses dédiées aux transferts en santé annuellement. Il s’agira certainement d’un fardeau pour le Canada, qui prévoyait pas plus tard que l’année dernière un retour à l’équilibre budgétaire à l’horizon de 2028.
«C’est clair maintenant qu’il n’y a aucune possibilité de retourner à l’équilibre. Impossible», a déclaré Robert Asselin, expert en finances publiques et ancien conseiller du gouvernement Trudeau.
L’énoncé de mercredi recèle toutefois une foule de petites mesures intéressantes. Voici lesquelles il faut retenir.
Face à une crise du logement d’une ampleur historique, le gouvernement Trudeau donne un coup de pouce aux villes et provinces pour s’attaquer aux plateformes de location à court terme comme AirBnB. Dès le 1er janvier, les villes qui ont adopté des règlements pourront refuser les déductions fiscales liées aux frais engagés par les locateurs usant de ces plateformes, comme les frais de rénovation. Ottawa accordera 50 M$ sur trois ans aux villes pour aider à faire respecter leurs règlements. Ces mesures pourraient libérer 30 000 logements à terme, selon la ministre Freeland.
Ottawa s’attaque aussi à une série de frais bancaires qui touchent les plus démunis. Il s’agit d’abord de réduire les frais pour insuffisance de fonds – qui atteignent parfois 50 dollars – mais plus largement aussi de rendre plus accessibles les comptes sans frais ou à faibles frais à un plus grand nombre de personnes. Aussi, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) devra travailler avec les banques pour permettre un plus grand nombre de transactions par débit, de paiements de facture et de virement en ligne sans frais. Finalement, Ottawa accordera à un ombudsman indépendant le pouvoir de régler les plaintes à l’endroit des banques.
Toujours dans l’optique d’éliminer les «frais indésirables», le gouvernement veut forcer les lignes aériennes à offrir aux parents le choix d’asseoir leur enfant de 14 ans et moins à leur côté dans l’avion, sans frais supplémentaires.