1,5 million de logements d’ici 2031? Peu probable, selon un rapport
Radio-Canada
Il est peu probable que l'Ontario atteigne son objectif de construire 1,5 million de logements d'ici 2031 pour atténuer la crise du logement, selon un nouveau rapport du Smart Prosperity Institute, un groupe de réflexion basé à Ottawa.
Le rapport du groupe de réflexion, qui examine si l'objectif de l'Ontario en matière de construction de logements est non seulement exact mais aussi réalisable, est intitulé Ontario's need for 1.5 million more homes [L'Ontario a besoin de 1,5 million de maisons supplémentaires, traduction libre]. Il a été publié mardi par l'Institut pour l'IntelliProspérité de l'Université d'Ottawa.
Selon le rapport, l'Ontario est déjà aux prises avec une pénurie d'environ 500 000 logements et a besoin d'un million de logements supplémentaires pour répondre à la demande prévue qui sera créée par l’augmentation de la population d'ici 2031.
La province atteindra-t-elle son objectif? Je dirais que, malheureusement, non, a déclaré Mike Moffatt, économiste à l'Institut pour l'IntelliProspérité et auteur principal du document. Il y a tellement de goulots d'étranglement auxquels nous devons nous attaquer dans les cinq à dix prochaines années.
Parmi ceux-ci, selon M. Moffatt, figurent les plans de croissance officiels des 444 municipalités de l'Ontario. La majorité d’entre elles prévoient un nombre de nouveaux logements beaucoup plus bas que l'objectif que la province s'est fixée.
Par exemple, à London, la ville a besoin de près de 40 000 logements pour satisfaire la demande, selon M. Moffatt, mais le plan officiel de la Ville estime qu'elle n'a besoin que de la moitié de ce nombre.
Le plan de London suppose que nous allons en construire environ 22 000, a déclaré M. Moffatt à CBC News.
Il ne s’agit que d’un exemple parmi tant d’autres, dit-il.
Ces plans ne sont vraiment pas compatibles avec les objectifs du gouvernement provincial en matière de logement, a-t-il ajouté. Le gouvernement Ford a donc un choix difficile à faire : approuve-t-il tous ces plans municipaux en sachant qu'ils sont probablement insuffisants pour l'objectif de logement, ou demande-t-il aux municipalités de retourner à la planche à dessin, ce qui pourrait froisser certains?