
1,3 G$ pour verdir les pollueurs
TVA Nouvelles
Québec rejette une surtaxe pour l’achat de véhicules polluants dans ses nouvelles mesures de réduction de GES. Avec 51 % des moyens déjà identifiés pour atteindre son objectif, il doublera plutôt l’aide financière aux grandes usines pour améliorer son bilan.
Les sommes octroyées au secteur industriel passent de 768 M$ à 1,3 G$ dans la nouvelle version du plan de réduction des GES du gouvernement, qui sera dévoilée aujourd’hui. « Pour les très grands émetteurs, c’est un 300 M$ de plus », précise en entrevue le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.
Il n’y aura toutefois pas de nouvelle taxe pour l’achat de gros véhicules énergivores.
« Une fausse bonne idée », plaide le ministre Charette, soutenant que les propriétaires de ces véhicules paient déjà leur contribution à la pompe, en raison de la taxe sur l’essence.
Et il persiste et signe sur la baisse de 1000 $ du crédit d’impôt pour l’achat d’un véhicule électrique, annoncée lors du budget Girard. Selon lui, cette baisse ne réduit pas la demande ni ne constitue un frein à la transition, notamment en raison de la diminution des prix de vente des véhicules électriques.
Avec l’argent, Québec mise surtout sur la bonification de mesures visant le secteur industriel. En doublant pratiquement la somme pour permettre des modes de production plus verts, le ministère prévoit que ces mesures réduiront les GES industriels de 5,6 mégatonnes (Mt). La diminution était établie à 5,1 Mt dans le précédent plan.
La cible grimpe moins rapidement que l’argent injecté parce que le ministre dit faire preuve de prudence dans ses estimations. « J’aime mieux donner l’heure juste », dit-il, vantant une approche rigoureuse.
Selon lui, il est difficile de quantifier les effets immédiats. « L’année prochaine ou dans deux ans, avec l’effet de cette mesure-là, on pourra peut-être vous dire qu’on a été trop conservateur dans l’évaluation des mégatonnes estimées », indique-t-il.