Êtes-vous prêts pour une hausse de taux en avril 2022?
Radio-Canada
Plus nous avançons dans le temps, plus l’inflation persiste, plus la Banque du Canada se rapproche d’une première hausse de son taux directeur. La banque centrale ouvre la porte, maintenant, à une hausse dès le mois d’avril 2022. Ça s’en vient rapidement : êtes-vous prêt?
Il y a trois choses fondamentales à retenir des annonces de la Banque du Canada sur sa politique monétaire, mercredi : la fin de son intervention exceptionnelle dans les marchés, la hausse prochaine des taux d’intérêt et le relèvement marqué de ses prévisions sur l’inflation.
D’abord, la Banque annonce la fin de ses rachats massifs d’obligations du Canada. Le gouvernement s’est rapidement et largement endetté durant la pandémie et la Banque du Canada, pour faciliter ce processus, a fait passer son bilan de passifs de 123 à 576 milliards de dollars de février 2020 à février 2021.
Cette époque est révolue, alors que la Banque annonce la fin de son opération d’assouplissement quantitatif. Elle va limiter dorénavant ses interventions au rachat d’obligations qui arrivent à échéance.
Ensuite, elle annonce que les conditions pourraient être réunies dès le deuxième trimestre de 2022 pour une reprise des hausses de taux d’intérêt. Elle prévoyait jusqu’à tout récemment une hausse dans la deuxième moitié de 2022. Le taux directeur de l’institution demeure, pour l’instant, à son niveau plancher, à 0,25 %.
Une telle majoration, dès le mois d’avril, pourrait avoir un effet important sur les Canadiens les plus endettés, surtout celles et ceux qui se sont précipités dans le marché immobilier, quitte à s’endetter lourdement. Les hausses du taux directeur de la Banque du Canada sont généralement suivies d'une majoration du taux préférentiel par les banques commerciales, ce qui a des répercussions directes sur les hypothèques à taux variable.
Avec la poussée de l’inflation et la forte reprise de l’économie, la Banque envoie le signal qu’une hausse de taux pourrait arriver plus tôt que prévu jusqu’à maintenant. De façon générale, l’institution affirme que les vaccins s’avèrent très efficaces contre le virus, mais leur disponibilité et leur distribution restent inégales. Autrement dit, la vaccination dans les pays riches permet un retour à quelque chose qui peut ressembler à la normale.