Éthiopie : la numéro 2 de l’ONU dénonce l’« inimaginable » infligé aux femmes
Radio-Canada
La secrétaire générale adjointe de l'ONU, Amina Mohammed, de retour d'Éthiopie où elle s'est rendue dans les régions en conflit du Tigré, d'Amhara, d'Afar et Somali, a dénoncé vendredi les horreurs « inimaginables » imposées notamment aux femmes, réclamant justice pour elles.
Les femmes éthiopiennes, au sens large, ont été touchées d'une manière inimaginable et dans vos pires cauchemars, vous ne pouvez pas imaginer ce qui est arrivé aux femmes en Éthiopie, a dit la numéro deux de l'ONU lors d'une conférence de presse, en indiquant aussi avoir vu au cours de son séjour des victimes de famine.
Pour ces horreurs alimentées par la guerre, tout le monde est à blâmer et, au 21 e siècle, il est inadmissible qu'un être humain puisse infliger [de telles souffrances] à un autre, a souligné Amina Mohammed, en évoquant notamment le sort d'une jeune femme violée sous les yeux de son fils de 3 ou 4 ans et désormais rejetée par son mari, sa famille et la société.
La justice doit être rendue et les responsabilités établies, a estimé la responsable, sans autre précision sur la manière dont les mises en cause pourraient être exercées, en Éthiopie ou par l'entremise d'un mécanisme international.
« Quand les hommes partent en guerre, ils reviennent et ce sont des héros, peu importe les blessures qu'ils ont, n'est-ce pas? Mais pour les femmes blessées, blessées d'une manière inimaginable, elles n'en sortent pas en héroïnes. Elles sont juste exclues. Cela doit cesser. »
Le conflit opposant depuis novembre 2020 les forces gouvernementales éthiopiennes aux rebelles du Tigré a fait des milliers de morts, s'est accompagné d'exactions, et, selon l'ONU, a conduit des centaines de milliers de personnes en situation de famine.