États-Unis: début d'une grève inédite chez trois constructeurs automobiles
Le Journal de Montréal
Le syndicat américain des employés de trois grands constructeurs automobiles a lancé dans la nuit de jeudi à vendredi une grève inédite simultanée dans trois usines aux États-Unis, faute d'avoir trouvé un accord dans les négociations portant notamment sur la hausse des salaires.
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Devant le site de Ford de la région de Détroit (Michigan), des klaxons et des applaudissements ont accueilli dans la nuit l'arrivée du président du syndicat United Auto Workers (UAW), Shawn Fain, qui avait annoncé un peu plus tôt avoir choisi pour lancer ce mouvement trois sites, un dans chaque groupe (General Motors (GM), Stellantis et Ford).
«Ce soir, pour la première fois de notre histoire, nous allons faire grève chez les "trois gros" (constructeurs, NDLR)», avait prévenu le patron de l'UAW, devant le blocage des négociations sur les conventions collectives et notamment sur la hausse des salaires.
Les sites concernés sont des usines d'assemblage: à Wentzville (Missouri) pour GM, à Toledo (Ohio) pour l'usine de Jeeps de Stellantis (issu de la fusion du français PSA et de l'américain Chrysler) et à Wayne (Michigan) pour Ford. Environ 12 700 employés devraient débrayer vendredi, selon le syndicat.
Mais le mouvement pourrait s'étendre, a souligné Shawn Fain, qui a enjoint les quelque 146.000 membres de son organisation travaillant pour ces constructeurs à se tenir prêts à débrayer en fonction de l'évolution des négociations.
Un conflit social prolongé ou élargi pourrait avoir des conséquences politiques pour le président Joe Biden, dont le bilan économique est critiqué, en particulier du fait de l'inflation tenace.
A un peu plus d'un an du scrutin présidentiel, il marche sur des œufs, entre son soutien affiché aux syndicats et le spectre d'un coup porté à l'économie américaine.