Équateur : le président déclare l’état d'urgence, les manifestations se poursuivent
Radio-Canada
Malgré l'état d'urgence décrété par le président de l'Équateur dans trois provinces après des manifestations émaillées de violence, la communauté autochtone a promis de poursuivre samedi le mouvement de protestation contre la hausse des prix, notamment du carburant.
Depuis le début, lundi, du mouvement, qui entraîne une blocage des routes dans plus de la moitié du pays, les affrontements avec les forces de sécurité ont fait au moins 43 blessés, tandis que 37 personnes ont été arrêtées.
Je m'engage à défendre notre capitale et à défendre le pays. Cela m'oblige à déclarer l'état d'urgence à Pichincha [où se trouve Quito, la capitale], Imbabura et Cotopaxi à partir de minuit ce soir, a-t-il déclaré dans une allocution télévisée.
J'ai appelé au dialogue et la réponse a été plus de violence. Il n'y a aucune intention de chercher des solutions, a-t-il déploré.
L'état d'urgence permet au président de mobiliser les forces armées pour maintenir l'ordre, de suspendre les droits des citoyens ou d'instaurer des couvre-feux.
En réaction, la puissante Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (CONAIE), plus grande organisation de peuples autochtones du pays, a affirmé que le mouvement se poursuivrait tant que ses revendications n'auront pas été entendues.
Nous ratifions la lutte au niveau national, indéfiniment, a lancé Leonidas Iza, le chef de cette organisation qui a contribué au renversement de trois présidents équatoriens entre 1997 et 2005 et avait déjà mené les violentes manifestations de 2019 (11 morts).
Dès maintenant, nous préparons la mobilisation des Autochtones à Quito pour maintenir les protestations, a-t-il ajouté tout en appelant à la fin de la violence et du vandalisme.
Les Autochtones représentent un million des 17,7 millions d'habitants de l'Équateur.