Énoncé économique : un déficit moins élevé et des autoroutes dans le Grand Toronto
Radio-Canada
Bien qu’il soit intitulé « Bâtir l’Ontario », l’énoncé économique présenté jeudi par le gouvernement de Doug Ford ne bonifie pas de manière significative les investissements déjà prévus pour stimuler la relance économique en Ontario. Il comprend toutefois des investissements accrus en santé et une grande surprise pour les francophones.
La quasi-totalité des investissements à long terme prévus en infrastructure par exemple, notamment en transport en commun et pour l’accès à la bande passante, avait déjà été annoncée dans le budget de 2021.
L’énoncé économique confirme toutefois l’intention du gouvernement d’aller de l’avant avec deux controversés projets d’autoroutes près de Toronto : la 413 et la voie de contournement de Bradford, qui devraient générer 450 milliards en PIBproduit intérieur brut réel annuel et créer plus de 4200 emplois, selon la province. L’Ontario va injecter 1,6 milliard sur six ans pour accélérer ces deux projets, ainsi que la réfection de ponts.
Signe que les grandes entreprises ont moins souffert que prévu de la pandémie en Ontario, la province prévoit un déficit de 21,5 milliards de dollars en 2021-2022, soit beaucoup moins que les 33,1 milliards prévus en mars.
Les revenus tirés des transferts fédéraux pour la COVID-19 et de l'impôt sur le revenu des sociétés, des particuliers et de la taxe de vente ont été beaucoup plus élevés que prévu. La province prévoit que le déficit réduira pour atteindre 19,6 milliards en 2022-2023 et 12,9 milliards en 2023-2024.
Coup d’éclat pour la francophonie: le gouvernement dépose la très attendue modernisation de la Loi sur les services en français à même la législation du mini-budget. Un contraste évident avec l’énoncé économique de 2018, qui avait provoqué une crise linguistique avec des compressions aux services en français.
La nouvelle mouture de la Loi garantirait le droit à l’offre active, une demande de longue date des Franco-Ontariens, mais en écarte d’autres, comme le retour du commissaire indépendant aux services en français et l’abolition des régions désignées.
Dans son mini-budget, le gouvernement annonce aussi son intention de légiférer pour que l’Université de l’Ontario français soit exemptée d’impôts fonciers, afin de lui permettre d’avoir un traitement semblable aux autres universités.
Malgré des signes avant-coureurs, le mini-budget ne contient pas de réductions ni de nouveaux crédits d’impôt. Le gouvernement étend des crédits d’impôt existants pour la formation des travailleurs et pour les aînés qui souhaitent rénover leurs maisons. Contrairement à l’énoncé économique de 2020, celui de 2021 ne comprend pas de généreux cadeaux ou de crédits d’impôts pour les grandes entreprises.