
Élections municipales : comment faire rebattre le cœur des villes?
Radio-Canada
« La foule du midi? Quelle foule du midi? » En une réponse, Leslie Echino, la propriétaire du restaurant Annabelle au centre-ville de Calgary, a résumé l’atmosphère au cœur de la ville : vide. La désertion de cet ancien moteur économique qui dure depuis plusieurs années est un enjeu phare des élections municipales, mais elle pourrait servir de leçon aux autres métropoles affectées par la pandémie.
Tous les jours, aux alentours de 11 h, c’est la même routine. Les serveurs installent tables et chaises sur les terrasses des restaurants. Mais même en ces beaux jours d’automne, les clients font défaut.
Avant la pandémie, les commerces du centre-ville de Calgary souffraient déjà de la récession économique qui avait réduit le nombre d’employés dans les tours de bureaux. Mme Echino a donc changé le concept de son restaurant après 13 ans.
Je me suis dit que la clientèle d’affaires ne serait pas de retour au centre-ville. Je me suis donc tournée vers une restauration plus décontractée avec des prix plus abordables, explique-t-elle.
Mais la pandémie a frappé et le centre-ville s’est un peu plus vidé de ses employés. Il y a trois semaines, avec le retour des restrictions, nous avons encore vécu une nouvelle baisse dramatique avec 80 % moins de personnes au centre-ville, déplore-t-elle.
Sa réalité, c’est qu’il y a aujourd’hui trop peu de monde pour soutenir une activité économique. Un bureau sur trois est vide à Calgary. Le taux d’inoccupation qui se situe à 32,9 %, selon la société d'immobilier commercial CBRE, est plus du double du taux national.
Ces statistiques sous-estiment l’ampleur du problème selon l’urbaniste Bryan Romanesky. Le problème n’est pas seulement l’inoccupation des bureaux, mais aussi leur sous-utilisation. C’est les 20, 30, 40 % des bureaux qui sont loués, mais qui ne sont pas utilisés , suggère-t-il.