
Élections : l’Allemagne entre dans une période d’incertitude
Radio-Canada
L'Allemagne, pôle de stabilité sous l'ère Merkel, entre dans une phase beaucoup plus imprévisible avec de difficiles tractations en vue pour former le prochain gouvernement suite aux législatives : tant les sociaux-démocrates, vainqueurs d'une courte tête, que les conservateurs en revendiquent la direction.
Dès lundi matin, les directions des différents partis susceptibles d'entrer dans une future coalition se réunissent à Berlin et devraient donner des indications sur les alliances qu'elles envisagent.
Selon les premiers résultats officiels provisoires diffusés lundi matin sur le site de la commission électorale, le centre-gauche du SPD et leur chef de file Olaf Scholz ont recueilli 25,7 % des suffrages, devançant de peu l'union conservatrice CDU-CSU d'Armin Laschet, qui accuse un score historiquement bas de 24,1 %.
Jamais les conservateurs n'étaient tombés sous le seuil de 30 %. Il s'agit d'un cuisant revers pour le camp de la chancelière Angela Merkel au moment où elle doit prendre sa retraite politique.
Au-delà, tout reste à faire dans le pays. Car en Allemagne ce ne sont pas les électeurs qui élisent directement le chef du gouvernement, mais les députés, une fois constituée une majorité.
Cette dernière est cette fois particulièrement compliquée à constituer car elle doit réunir trois partis – du jamais-vu depuis les années 1950 – du fait d'un émiettement des suffrages.
La partie de poker commence, constate le magazine Der Spiegel. Car après le vote, les questions essentielles restent ouvertes : qui sera chancelier? Quelle coalition va gouverner le pays à l'avenir, pointe-t-il.