Éducation : déjà de la pression sur les épaules de Bernard Drainville
Radio-Canada
Les premières pressions sur le nouveau ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, ne viennent pas de l'Assemblée nationale. Dans sa propre cour, à Lévis, la totalité des enseignants de l'école secondaire Pointe-Lévy réclament un plan concret, rapidement, afin d'améliorer les conditions de travail et assurer la réussite des élèves.
De leur propre initiative, les 125 enseignantes et enseignants ont récemment remis une lettre en main propre au ministre Drainville. La missive, empreinte d'amertume envers son prédécesseur Jean-François Roberge, se veut un rappel de la tâche et des attentes envers lui durant son mandat de quatre ans.
Elle fait aussi office de cri du coeur, les enseignants ayant perdu espoir en l’arrivée de ministres qui ne parviennent que très rarement à améliorer notre quotidien.
Nous avions les mêmes attentes envers votre prédécesseur, qui croyait-on, en tant qu’ancien enseignant, serait le mieux placé afin de réparer notre système d’éducation, peut-on lire d'emblée dans la lettre, dont Radio-Canada a obtenu copie. Malheureusement, nous avons été déçus d’avoir été si facilement oubliés par notre ministre.
Le personnel enseignant de Pointe-Lévy insiste particulièrement sur l'autonomie professionnelle. Une autonomie qui, malgré qu’elle soit explicitement inscrite à la Loi sur l’instruction publique, disent-ils, peine à s’épanouir concrètement dans le quotidien du personnel enseignant, dans la reconnaissance du travail accompli.
Comme bien d'autres avant eux, les enseignants estiment que leur semaine de 32 heures reconnue par le ministère de l'Éducation ne suffit pas et ne tient pas compte de la réelle charge de travail. Ils déplorent de devoir sans cesse ne pas compter nos heures, le jour, le soir et les fins de semaine, au grand bonheur d’un système qui ne les reconnaîtra pas.
« Nos collègues passionnés s’épuisent au travail dans des classes surpeuplées et toujours plus complexes à gérer. »
Les travailleurs, au-delà d'une question de salaire, réclament une réelle reconnaissance de leur profession. Il est temps de respecter notre expertise à sa juste valeur, tranchent-ils. La lettre rappelle que plusieurs jeunes enseignantes et enseignants (25 %) quittent le métier avant les cinq premières années dans le réseau de l'éducation québécois.
Ils ont aussi une pensée pour les enseignants non légalement qualifiés, de plus en plus nombreux dans les écoles du Québec en raison de la pénurie de personnel enseignant Comment soutient-on les enseignants non légalement qualifiés? Ceux-là mêmes qui ont répondu présents, mais qui ont de la difficulté à terminer leurs études puisqu’ils remplacent déjà à temps plein, faute d’enseignants.