Économiste, maman et députée indépendantiste à Ottawa
Radio-Canada
Aussi loin qu’elle se souvienne, la députée souverainiste, qui parle cinq langues, voulait apporter sa contribution pour changer le monde.
À 11 ans, j'ai fondé mon propre organisme à but non lucratif, raconte-t-elle. Ma mère, qui est Péruvienne, m'avait beaucoup parlé des enfants pauvres du Pérou et j'ai donc parrainé, pratiquement pendant toute mon adolescence, une école primaire là-bas en leur envoyant des fournitures scolaires. Ça a donné une orientation à ma vie et à mes choix de carrière.
Diplômée de l’Université McGill en économie, puis de la prestigieuse Université d’Oxford en Angleterre, Nathalie Sinclair-Desgagné a connu un début de carrière fulgurant, travaillant tour à tour pour la Banque européenne d’investissement au Luxembourg, PricewaterhouseCoopers à Londres, puis Deloitte à Montréal.
La femme de 33 ans pensait faire de la politique plus tard dans sa vie. Toutefois, la pandémie a bouleversé son plan de carrière.
Être tout le temps devant un ordinateur alors que les gens souffrent à côté, j’étais complètement déconnectée. Je me suis dit : "il faut que je fasse quelque chose". Mais je ne suis pas infirmière, je ne suis pas médecin, alors ce que je pouvais faire de mieux, c’est ma spécialité, ce sont les politiques publiques, économiques et environnementales, donc je vais essayer de les mettre en œuvre.
Elle se tourne tout naturellement vers le Bloc québécois, car chez les Sinclair-Desgagné, le rêve d’un Québec souverain se transmet en héritage depuis trois générations.
Son grand-père, André Desgagné, premier recteur de l’Université du Québec à Chicoutimi, s’est d'ailleurs présenté pour le Parti québécois aux élections de 1973 dans la circonscription de Dubuc, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Je viens d’une famille nationaliste très fière d’être québécoise, c’est un sujet dans lequel j’ai baigné depuis la plus tendre enfance. Mon grand-père avait enseigné à Lucien Bouchard et à Brian Mulroney, à l’Université Laval.
L’économiste a grandi dans une famille d’intellectuels nationalistes et féministes. Son père, Bernard Sinclair-Desgagné, a adopté le nom de sa mère, Sinclair, quand il était jeune. Docteur en économie, il a été directeur du Département des relations internationales à HEC Montréal.