
À Prague, l’aide aux réfugiés ukrainiens à l’épreuve de l’hiver
Radio-Canada
L’édifice austère de Prague, premier arrêt des réfugiés qui veulent s’installer en République tchèque, est loin d’être aussi fréquenté qu’en mars dernier.
Au début de l’invasion russe, plus de 3000 personnes se présentaient quotidiennement au centre gouvernemental où les réfugiés sont accompagnés à travers le processus qui leur permet d’obtenir un visa et de s’installer dans leur pays d’accueil.
N’empêche, l’activité n’a jamais cessé. Aujourd’hui, environ 150 personnes par jour entrent, passeport et papiers en main, dans l’édifice situé un peu à l’écart du centre de la capitale tchèque.
Yana a quitté il y a quelques jours l’ouest de l’Ukraine, où elle a laissé mari et enfants. Dans cette région, loin du front, ce sont surtout le manque de travail et les pannes d’électricité qui l’ont poussée à tenter sa chance en République tchèque et à espérer gagner un peu d’argent qu’elle pourra faire parvenir à sa famille.
Pour envisager de s’installer dans la capitale tchèque, il faut toutefois respecter un critère : avoir déjà trouvé un logement.
Le problème, c’est qu’à Prague, les capacités d’hébergement sont déjà pleines, explique Martin Kavka, des services d’incendie, qui contribue à l’effort d’accueil des réfugiés.
Depuis des mois, des réfugiés vivent ainsi dans des centres d’hébergement, comme un hôtel transformé en centre d’accueil. Signe des tensions sur le marché locatif, environ 290 personnes sont logées dans cet établissement, dont la capacité maximale devrait être de 250 personnes.
Les Tchèques sont des gens en or, lance, reconnaissante, Irina dans la petite chambre qu’elle partage avec sa mère. Les deux femmes ont fui les combats dans la région de Zaporijia au cours de l’été.
Mais Pylip, un jeune homme qui était encore mineur quand il s’est installé à Prague au début du conflit, dit constater un peu plus de méfiance à l’endroit des Ukrainiens que lors de son arrivée dans le pays.