
À Peepeekisis, les excuses fédérales sont bienvenues, mais la terre est convoitée
Radio-Canada
Les excuses du gouvernement fédéral, mercredi, concernant le projet de colonie dans la Première Nation crie de Peepeekisis, représentent un pas dans la bonne direction, selon des membres de la communauté.
Le 3 août, le ministre fédéral des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, s’est excusé au nom d’Ottawa pour le projet de colonie de File Hills, qui s’est déroulé du début du vingtième siècle jusqu’aux années cinquante.
L’expérience sociale, conçue par l'agent des Indiens William Morris Graham, voyait notamment des Métis issus de pensionnats pour Autochtones de la Saskatchewan et du Manitoba déployés sur le territoire de la nation crie, sans autorisation préalable.
En 1906, à peine 29 % du territoire de 26 600 acres était sous contrôle de la communauté crie, située à 100 km au nord-est de Regina.
Selon la chercheuse à l’Université de Regina, et membre de la communauté de Peepeekisis, Cheyanne Desnomie, il était interdit aux nouveaux arrivants de discuter avec les membres de la collectivité, afin de ne pas défaire l’éducation imposée dans les pensionnats.
La vie des résidents était encadrée exclusivement par William Morris Graham, qui tentait de créer une utopie agraire, selon Mme Desnomie.
Sans action, ces excuses ne valent rien, précise Cheyanne Desnomie, qui réclame que la communauté puisse avoir accès à des terres additionnelles sans avoir à payer pour celles-ci.
Ces propos font écho à ceux de Freda Koochikum, qui a participé, dès 1986, aux procédures légales concernant la colonie File Hills.
Quand on présente des excuses, il faut les accompagner d’un geste, il faut que quelque chose en ressorte, explique Mme. Koochikum.