
À la rescousse des tortues en milieu urbain
Radio-Canada
Puneet Seth était loin d’imaginer que Toronto compte une importante population de tortues, jusqu’à ce qu’il emménage à côté de High Park. Depuis deux ans, à cette période, il reçoit la visite d’une tortue serpentine qui vient pondre ses œufs devant sa maison.
Cette semaine, c’est son jeune fils qui, au moment de partir à l’école, a remarqué l’animal traversant la rue. Il s'agit ici d'une opération périlleuse puisque Puneet Seth et sa famille habitent un chemin particulièrement fréquenté, Ellis Park Rd.
On a pris conscience de la richesse de la biodiversité à High Park, et en même temps, on réalise que cette route est souvent utilisée comme une bretelle de sortie d’autoroute. Il y a des gens qui filent à 70-80 km à l’heure, sans faire attention au fait qu’il y a des tortues, mais aussi des enfants. C’est une communauté résidentielle très spéciale, avec le parc à côté, et il faut être plus respectueux des animaux qui vivent ici, note-t-il.
Pour s’assurer que la tortue puisse faire son nid et retraverser la rue en toute quiétude, le Torontois a fait appel au groupe Turtle Protectors.
Aussitôt, des bénévoles sont dépêchés sur place et surveillent l’animal en se tenant à l’écart. La nidification peut durer jusqu’à 4 heures, explique la cofondatrice du groupe Carolynne Crawley. Une fois que les œufs seront pondus, la maman retournernera dans l’eau.
C’est en observant une autre tortue serpentine qui cherchait une aire de nidification dans son quartier que Carolynne Crawley a eu l’idée de lancer Turtle Protectors, il y a deux ans. Elle a alors constaté que la Ville de Toronto n’avait pas de programme de protection des nids de tortues.
Turtle Protectors est un groupe bénévole avec une vision autochtone, dans un esprit de réconciliation avec la nature, souligne la Torontoise, qui s’identifie comme Mi’kmaw, Noire et Irlandaise.
Quand on examine ce qui a un impact sur la population de tortues et d’autres espèces, il y a bien sûr la perte d’habitat qui les menace. Mais aussi le trafic. Les tortues adultes ont tendance à passer d’un milieu humide à l’autre, surtout vers le mois d’avril quand les mâles cherchent des partenaires, constate-t-elle.
« Pendant la période de nidification, de la fin mai à juillet. C'est là que les tortues sont les plus vulnérables parce qu’elles sortent de l’eau. »