À La Grand’Terre, des maisons risquent de tomber dans l’océan
Radio-Canada
Gordon Oliver a déjà dû déplacer sa clôture à deux reprises. Petit à petit, sa cour arrière tombe dans l’océan. Sa maison longe désormais le bord de la falaise, à quelques mètres seulement des vagues.
Il faudra bientôt déménager, explique le résident de La Grand’Terre, à Terre-Neuve. Quand on était jeunes, on jouait à la balle molle, ici dans la cour, et je n’aurais jamais pu frapper le ballon dans l’océan. Ces jours-ci, ce serait difficile de ne pas le faire.
Tout au long du littoral de ce village dans la péninsule de Port au Port, l’érosion côtière enlève tranquillement du terrain aux résidents. Le phénomène n’est rien de nouveau dans la région, mais pourrait s’accentuer en raison des changements climatiques.
Ça ne nous arrive pas rapidement. Ça se fait progressivement, au printemps, quand la neige fond et l’eau coule vers l’océan, explique Gordon Oliver, dont la maison n’est pas assurée. J’ai installé un mur de soutènement, j’en parle avec mon député, je fais tout mon possible, mais rien ne semble fonctionner.
À quelques kilomètres à l’est, l’une des deux voies de la route principale de Fox Island River a récemment été emportée par des vagues.
Malgré les dégâts, chaque jour, un autobus scolaire roule sur ce qui reste de cette section de la route 462 – le seul lien entre le village et le reste de la région. Quelques cônes oranges séparent les écoliers des immenses fissures créées par l’océan et les précipitations.
C’est une route très dangereuse en ce moment et le gouvernement doit intervenir pour s’assurer qu’elle est sécuritaire, affirme le député local, Tony Wakeham. Il faut que quelqu’un se penche là-dessus dès maintenant. [...] C’est la seule façon d’entrer dans la communauté ou d’en sortir.
Ça suffit, les cônes orange, soutient le progressiste-conservateur.
Tony Wakeham estime qu’il incombe aux gouvernements fédéral et provincial de venir en aide aux résidents comme Gordon Oliver.