À la découverte du passé religieux et minier de la région
Radio-Canada
Le Devoir a récemment publié une vidéo sur l’auteur Jean-Lou David et la photographe Marie-Raphaëlle Leblond, qui travaillent à un projet visant à allier leur forme d’art respective pour présenter le passé religieux et minier de l’Abitibi-Témiscamingue.
Ce projet, qui pourrait possiblement déboucher sur un livre et une exposition, a démarré par leur passion commune des lieux abandonnés, dont des sites miniers désaffectés, ce qui ne manque pas dans la région, ont-ils fait remarquer en entrevue à l’émission Des matins en or.
« L’abandon, c’est très riche! »
« Les lieux abandonnés nous racontent des trajectoires individuelles. Les gens qui ont abandonné ces lieux l’ont fait pour une raison et ils ont vécu quelque chose à ces endroits. Les objets qu’ils ont laissés derrière, l’atmosphère qui baigne ces lieux-là, c’est effectivement très riche. Il y a une bonne partie de notre histoire qu’on peut aller glaner dans ces endroits-là et ensuite compléter le récit qui va se retrouver dans les livres d’histoire », souligne-t-elle.
Jean-Lou relate qu’ils ont découvert toutes sortes de choses au cours de leur démarche, notamment dans un couvent abandonné de la MRC d’Abitibi.
« Au détour d’un couloir, on ouvre une boîte dans laquelle il y a un ensemble de photos et de carnets qui ont appartenu à un clerc de St-Viateur. On commence à déterrer ça, c’est un univers personnel qui se déploie. C’est là qu’on se met à vivre le passé avec eux, d’une certaine façon. »
N’étant pas de la région, Marie-Raphaëlle Leblond a été épatée par la diversité communautaire venue peupler l’Abitibi-Témiscamingue et le Témiscamingue ontarien dans le passé.
Un de mes coups de coeur est d’avoir trouvé des journaux écrits en langue cyrillique dans un bureau de mine désaffectée, des morceaux de mots croisés pas terminés, des vieux journaux dans lesquels on fait de la publicité en cyrillique pour des emplois afin de s’adresser à cette population immigrante qui a laissé derrière des églises orthodoxes, des églises ukrainiennes. Il y a aussi de belles collections d’art religieux qui ont été laissées à elles-mêmes dans ces lieux-là, fait-elle observer.
Les deux artistes assurent qu’ils laissent le moins de traces possible quand ils visitent des lieux abandonnés. L’idée n’est vraiment pas de causer des dommages à ces propriétés, mais de croquer le moment tel qu’il est, de saisir les images de ces lieux avant que ça disparaisse, indique Jean-Lou David.