À Calgary, le programme Farm Stand face au défi de la demande en produits locaux
Radio-Canada
Lorsque la Ville de Calgary a fait germer son programme Farm Stand en 2017, 9 stands tenus par divers agriculteurs et vendeurs se sont installés dans les stations de train léger. L'idée était simple : rapprocher la nourriture des personnes. À ce jour, les résultats sont néanmoins mitigés, souligne une étudiante.
Le programme a connu une forte croissance au cours des trois dernières années, passant de 9 kiosques à près de 30 kiosques. Il est donc bien établi, mais connaît quelques difficultés de croissance. Nous sommes débordés, souligne Kristi Peters, planificatrice des systèmes alimentaires à la Ville de Calgary.
La Ville n’arrive pas à trouver suffisamment d'agriculteurs pour répondre à la demande alors que 40 communautés attendent d'accueillir des stands d'agriculteurs.
Pendant la pandémie, les gens ne prenaient pas les transports en commun et les restaurants étaient fermés. Cette situation avait mis les agriculteurs en difficulté au point que la Ville a dû établir de nouvelles relations avec les associations communautaires, en espérant qu'un changement de lieu aiderait les ventes à se rétablir.
Cette période a été suivie d'une hausse des prix des denrées alimentaires et le choc des prix dans les magasins d'alimentation ordinaires. Selon Kristi Peters, les gens ont l'idée préconçue que les produits locaux sont plus chers. Ce que nous constatons, c’est que les prix des produits dans nos stands sont inférieurs à ceux pratiqués dans les grandes surfaces.
De plus, l'expérience d'achat est différente, comme le relève Nikita Scringer, directrice des opérations de Fresh Routes, l’un des stands participants au programme. [Les clients] essaient de nouveaux fruits et légumes que nous proposons et [...] ils peuvent discuter avec les membres de leur communauté et apprendre des recettes.
Son objectif est de s'installer dans les déserts alimentaires là où les gens sont moins mobiles, et d'apporter des aliments frais aux consommateurs.
Stephanie Cantlay a appris à connaître Farm Stand dans le cadre de son programme de recherche universitaire. Elle s'est intéressée à ce que d'autres villes pouvaient apprendre de Calgary. Pendant 8 mois, elle a visité des stands, réalisé des entrevues, étudié les documents de la Ville et analysé le programme.
En examinant les données de Statistique Canada, Stephanie Cantlay a constaté que 62 % des stands agricoles étaient situés dans ce qu’elle appelle les quartiers les moins vulnérables. Ces résultats révèlent une disparité évidente dans l'accès aux stands pour les Calgariens les plus vulnérables par rapport à ceux qui vivent dans des quartiers plus aisés, peut-on lire dans son rapport.