
À 49 ans, le G7 tente de se refaire une jeunesse
Radio-Canada
Le G7, le Groupe des sept pays « les plus industrialisés » selon sa définition traditionnelle, se réunit pour trois jours à compter du vendredi 19 mai au Japon, à Hiroshima, symbole universel du péril nucléaire. Un G7 où la guerre en Ukraine, à côté de la question chinoise, figure en tête de l’ordre du jour.
Sommet sous direction japonaise, dont le premier événement au programme est la visite du Parc de la mémoire d’Hiroshima : un lieu peut-être de nature à influencer la teneur des discussions du G7, ou du moins à leur fournir un arrière-plan méditatif, alors que Moscou a lancé, depuis 15 mois, des menaces voilées, mais bien comprises d’escalade nucléaire contre l’Ukraine et l’Occident.
Menaces qui se sont faites plus rares depuis le premier anniversaire de la guerre. Peut-être parce que Xi Jinping a apparemment dit à son ami Vladimir Poutine : Ça suffit, il faut cesser ce chantage nucléaire !
On s’est souvent interrogé sur l’utilité – ou l’inutilité - du Groupe des Sept au 21e siècle, particulièrement depuis une dizaine d’années : un groupe en réalité non représentatif des pays les plus industrialisés, issu d’une autre époque géopolitique, où de plus en plus on en est venu à ressasser quelques vieux principes, dans des communiqués écrits d’avance lors de sommets annuels.
Pourtant, cette année, on a l’impression qu’il se passe vraiment des choses au G7. Le sentiment d’inutilité ou de non-pertinence d’un groupe d’élite formé dans les années 1970 n’est plus là. On s’est renouvelé; on s’élargit même.
Les dirigeants du G7 organisent ce sommet de 2023 avec l’idée d’en faire une démonstration de détermination et d’unité du monde occidental (auquel se joint le Japon – qui est en partie une sorte de pays occidental d’Orient ). Démonstration assortie d’une main tendue au fameux Sud global, également invité à la table.
Tout cela dans un contexte international menaçant, et au moment où les autorités chinoises, dans la ville centrale de Xi’an, tiennent simultanément une rencontre alternative (un anti-G7), avec cinq États d’Asie centrale, dont le Kazakhstan et l’Ouzbékistan : des pays qui sont en train de migrer, peu à peu, de la sphère d’influence russe à la sphère chinoise.
Pékin – qui a décoché cette semaine des coups de griffes contre le Japon - veut manifestement montrer que le G7 n’a pas le monopole de la représentativité. Mais la Chine avec ses cinq républiques d’Asie centrale invitées à Xi’an ne fait pas tout à fait le poids par rapport au sommet d’Hiroshima.
Car il y a aussi, à Hiroshima, les invités spéciaux. Le G7, lors de ses sommets annuels, a pris l’habitude de s’élargir. C’est devenu G7 plus 4, ou G7 plus 6. Au sommet de cette année, il y a sept pays invités : G7 plus 7. Ces invités ont été soigneusement choisis en fonction de l'actualité internationale, chinoise mais aussi et surtout ukrainienne.