«Vous allez avoir ce qui reste»: des profs qualifiées incapables d'avoir une classe malgré la pénurie
Le Journal de Montréal
Des enseignantes expérimentées qui doivent repartir à zéro après un déménagement en région peinent à avoir une classe dans leur domaine alors que le nombre d’enseignants non qualifiés ne cesse d’augmenter.
«En ce moment, je ne suis sur aucune liste [de rappel]. C’est un no man’s land. On me dit: vous allez avoir ce qui reste», témoigne Léanne* (nom fictif).
Elle a une dizaine d’années d’expérience comme professeure titulaire au primaire à Montréal. Quand elle a déménagé dans les Laurentides, elle croyait qu’il lui serait facile d’avoir sa propre classe dans une école du Centre de services scolaire (CSS) des Mille-Îles.
Elle a postulé au printemps dernier, a multiplié les appels au CSS pendant l’été. «Tout ce qu’on m’offre, c’est des contrats d’une semaine. Ou encore, dans plusieurs niveaux différents.»
Pourtant, la région des Laurentides est elle aussi en manque de professeurs, assure Dominique Sauvé, présidente du Syndicat de l’enseignement des Basses-Laurentides.
«Ça me préoccupe d’entendre qu’il y a des gens qualifiés qui ne peuvent pas avoir un travail chez nous alors qu’on a besoin de monde.»
«Chaque cas est unique, mais c’est sûr que c’est préoccupant», s’inquiète Mme Sauvé.
Le Québec vit actuellement une pénurie d’enseignants sans précédent dans ses écoles, au point où elles doivent de plus en plus recourir à des gens qui n’ont pas leur brevet d’enseignement.
Or, les publications d’enseignants qualifiés qui vivotent d’un remplacement à l’autre pullulent sur les réseaux sociaux.
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