«Une cruelle, immorale, mais efficace tactique»: plus de 17 000 prisonniers ont été utilisés par Wagner comme de la chair à canon à Bakhmout
TVA Nouvelles
Près de 20 000 soldats du groupe paramilitaire russe Wagner, dont plus de 17 000 d’entre eux étaient d’anciens prisonniers engagés par la milice, sont morts seulement dans l’offensive sur Bakhmout à l’hiver 2022-2023, selon les données obtenues par la BBC.
Ce sont 88% des morts totales de la milice Wagner dans la bataille de Bakhmout qui étaient d’anciens prisonniers et ainsi plus du tiers des 50 000 qui avaient été recrutés durant l’opération dans les prisons en Russie menée par le fondateur de l’organisation paramilitaire, Evgueni Prigojine.
D’ailleurs, ce dernier, qui s’était rebellé en juin de l’année dernière et qui est mort dans des circonstances douteuses à la suite d’un écrasement d’avion en août dernier, avait réclamé la prise de la ville du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, à la fin de mai 2023, mais au prix de nombreux morts.
Cette stratégie du «hachoir à viande» a néanmoins porté ses fruits, mais a grandement appauvri les rangs de la milice qui avait été forcée de se retirer du front pour réorganiser ses rangs.
«Honnêtement, c’est du génie», a avancé à la BBC un soldat ukrainien qui a défendu Bakhmout pendant l’offensive russe. «Une cruelle, immorale, mais efficace tactique.»
Depuis, les relations entre le Kremlin et la milice Wagner s'étaient grandement envenimées et la présence des mercenaires semble s’être effacée sur le front en Ukraine.
Après la mort de l’oligarque russe Evgueni Prigojine, Moscou a tenté de faire disparaître la marque Wagner et la rébellion du fondateur en juin 2023 en renommant la milice et en la retournant à ses missions antérieures, soit celles de protéger les intérêts de la Russie en Afrique.
Le nouveau nom, Africa Corps, n’a toutefois pas perdu sa référence à l’Allemagne nazie, d’après le journal Le Monde.